(BFM Bourse) - Les cours des deux références mondiales de pétrole brut progressent de près de 3% lors des échanges européens dans l'attente de la publication hebdomadaire des stocks US et alors que le porte-parole du gouvernement iranien a affirmé que l'Europe s'était engagée à acheter de son pétrole.
Toujours aussi sensibles à la conjoncture économique mondiale, les cours de l'or noir rebondissent sensiblement mercredi, au lendemain d'un repli causé par la persistance des tensions commerciales sino-américaines. Avec l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane qui suscite des inquiétudes pour l'économie mondiale et donc la demande d'or noir, le WTI avait perdu -2,1% et le Brent -0,7%. Donald Trump n'a en rien apaisé ces tensions et en a même remis une couche, sur Twitter, en menaçant Pékin d'une guerre commerciale encore plus dure s'il était réélu... Mais ce mercredi vers 16h, le contrat sur le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 59,77 dollars, en hausse de 2,59% par rapport à la clôture de la veille. De son côté, le baril de WTI pour livraison en octobre effaçait la totalité de ses pertes de mardi en remontant de 2,74% à 55,42 dollars.
Les prix "ont effacé ce matin certaines de leurs pertes de la veille, car les investisseurs s'attendent à ce que les réserves américaines de brut déclinent pour la troisième semaine de suite", a expliqué Stephen Brennock, analyste chez PVM Reports. Les données sur les stocks américains seront dévoilées jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), un jour plus tard qu'à l'accoutumée du fait d'une journée fériée lundi.
Les analystes tablent sur une baisse de 3,45 millions de barils de brut sur la semaine achevée le 30 août ainsi que sur une baisse de 2 millions de barils pour l'essence. Ils prévoient en revanche une hausse de 500.000 barils des réserves de produits distillés (fioul de chauffage et gazole), selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg.
L'Iran prêt à appliquer l'Accord sur le nucléaire contre une ligne de crédit de 15 milliards de dollars
Un haut responsable iranien a confirmé que Téhéran ne se conformerait de nouveau aux engagements prévus par l'Accord sur le nucléaire de 2015 que s'il bénéficie d'une ligne de crédit de 15 milliards de dollars garantie par du pétrole, d'après l'agence officielle Fars. Cité par l'Agence de presse de la République islamique (Irna), le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, avait indiqué plus tôt que son pays reviendrait à l'application complète de l'accord "seulement s'il est capable de vendre son pétrole et de profiter sans entrave de l'argent de ces ventes", estimant en référence à une initiative diplomatique poussée par Emmanuel Macron pour éviter la désintégration totale de l'accord de Vienne que la proposition de la France allait dans le bon sens.
La France accompagnée de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne discutent depuis quelques jours avec l'Iran des moyens de sauver cet accord international conclu à Vienne en 2015 et menacé depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés unilatéralement en mai 2018, avant de rétablir puis intensifier une série de sanctions économiques contre l'Iran.
Le retrait de la loi d'extradition à Hong Kong apaise les craintes sur la demande
Si les cours de l'or noir ont temporairement limité leurs gains après ces déclarations de responsables politiques iraniens -une offre de pétrole plus conséquente, à demande constante, pèse sur les cours- ils sont repartis à la hausse dès le retrait de la loi d'extradition d'opposants vers la Chine à Hong Kong.Le niveau de la demande est l'élément qui joue le plus sur les cours du brut, a expliqué Neil Wilson, analyste chez Markets.com, en citant "une certaine baisse des risques" sur la demande, avec comme facteurs principaux Hong Kong et les services chinois". La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a en effet accédé à l'une des principales demandes des manifestants en annonçant le retrait définitif de ce projet de loi, à l'origine du mouvement de contestation.
Dans le même temps, en Chine élargie, l'activité dans les services a connu en août son rythme de progression le plus rapide en quatre mois, selon un indice indépendant publié mercredi. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour les services, calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin, s'est établi à 52,1 le mois dernier, contre 51,6 en juillet, rassurant les investisseurs sur la santé économique de la deuxième économie mondiale, plus grosse importatrice de pétrole brut au monde.
(avec AFP)