(BFM Bourse) - Le cours du baril de référence européen, le Brent, franchit jeudi matin la barre de 75 dollars pour la première fois depuis fin octobre 2018. En rendant hors-la-loi les exportations de la part de l'Iran, l'administration américaine ne fait qu'accroître les contraintes pesant sur l'offre de brut
Les acheteurs gardent la main sur le marché pétrolier, avec un baril de Brent (pétrole issu d'un gisement en Mer du Nord, référence pour les approvisionnements européens) qui franchit la barre symbolique de 75 dollars le baril jeudi matin.
Vers 10h45, le contrat à échéance juin sur le Brent se négocie en hausse de 0,95% par rapport à la veille, atteignant 75,28 dollars. Au même moment, le WTI texan se traite à 66,09 dollars, en hausse de 0,3%.
Depuis le point bas touché en décembre 2018, jusqu'à moins de 50 dollars, le Brent a repris 50% à la faveur d'un début d'année record. D'habitude assoupi au premier trimestre, l'or noir a connu cette année son meilleur démarrage depuis 2005, profitant des baisses de production de l'Opep et de ses partenaires (dont la Russie), qui ont décidé de durcir leur accord de limitation de la production pour faire remonter les cours.
Paradoxalement, ce sont les déclarations de Donald Trump cette semaine envers les clients de l'Iran qui ont donné un coup de pouce supplémentaire au prix du baril, alors que le président des Etats-unis n'avait de cesse de critiquer l'Opep, qu'il rend responsable du niveau élevé du pétrole - et donc du carburant pour les automobiles américain et des prix de l'énergie pour les entreprises US.
Courant 2018, les membres du cartel de pays pétroliers avaient partiellement accepté d'assouplir leur position, avant que les États-Unis n'annoncent des sanctions sur les exportations de pétrole de l'Iran, pays auquel Washington entend appliquer des sanctions économiques après avoir dénoncé l'accord qu'avait signé le précédent président, Barack Obama, sur le volet nucléaire.
In extremis, les Etats-Unis avaient toutefois autorisé huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) à continuer à s'approvisionner en Iran pour quelques mois sans risquer de mesures de rétorsion, et l'attention de Washington s'était détournée sur le Venezuela.
Lundi dernier, alors que certains opérateurs espéraient une prolongation, la Maison Blanche a fait savoir que les exemptions accordées en novembre dernier ne seraient pas renouvelées et donc, que les États-Unis allaient imposer un embargo total à partir du 1er mai, l'objectif étant maintenant clairement affiché de réduire à néant les exportations de pétrole iranien.