(BFM Bourse) - L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en a appelé mercredi à la "responsabilité partagée" de tous les pays producteurs de pétrole pour assurer la stabilité du marché. Le cartel a également réduit ses prévisions de croissance demande pour 2019 et 2020, évoquant des perspectives moins optimistes pour l'économie mondiale. Malgré la quatrième baisse consécutive des stocks américains, les cours de l'or noir reculent mercredi après-midi.
Après avoir évolué dans le vert une bonne partie de la séance, les cours du pétrole ont subitement chuté mardi en fin de séance à l'annonce de Donald Trump du limogeage de son conseiller à la sécurité nationale John Bolton, partisan d'une ligne dure vis-à-vis de l'Iran. Pour David Madden, analyste pour CMC Markets, "les investisseurs pensent que les risques de guerre américano-iranienne sont moins présents, maintenant que Bolton a quitté l'administration Trump". L'apaisement prévisible des tensions entre l'Iran et les États-Unis, même si l'on ne sait pas encore qui succédera à John Bolton à la sécurité nationale, est de nature à rassurer les marchés sur l'offre de pétrole et pèse donc à la baisse sur les cours de l'or noir.
Baisse plus marquée que prévu des stocks de brut américain
Rebelote ce mercredi. Alors que l'attention des opérateurs s'est reportée vers la publication hebdomadaire des stocks américains, les prix du pétrole brut étaient de nouveau bien orientés, avec des gains de 1,2% pour le Brent de mer du Nord et de 1,4% pour le WTI texan. Et si les chiffres publiés par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) ont révélé une nouvelle baisse plus forte que prévu des stocks de pétrole brut, ils ont reculé de 6,9 millions de barils là où les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient une baisse de 2,9 millions, les cours de l'or noir sont contre-intuitivement repartis à la baisse (une baisse des stocks signifie que la demande a excédé l'offre sur la période considérée, ce qui devrait peser à la hausse sur les cours).L'Opep abaisse ses prévisions de croissance pour la demande mondiale
La raison de ce net recul (-2,09% à 56,20 dollars pour le WTI et -1,99% à 61,14 dollars pour le Brent vers 18h05) est donc à chercher ailleurs. Possiblement du côté de l'Opep, le cartel des pays exportateurs de pétrole ayant appelé mercredi à la "responsabilité partagée" de tous les pays producteurs de pétrole pour assurer la stabilité du marché, alors que les pays extérieurs à l'organisation comme les Etats-Unis pompent toujours plus. L'Opep a par ailleurs légèrement revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pour 2019 et 2020, citant des statistiques économiques moins bonnes que prévu au premier semestre de cette année et des perspectives moins optimistes pour l'économie mondiale.Dans son rapport mensuel publié mercredi, l'Opep a ainsi abaissé à 1,02 million de barils par jours (mbj) sa prévision de croissance de la demande de pétrole cette année (80.000 barils de moins par rapport à la précédente estimation) et à 1,08 mbj pour l'an prochain (-60.000). "Compte tenu des prévisions pour la croissance économique mondiale, la croissance de la demande de pétrole est attendue à environ 1 mbj en 2019 et 2020. Elle devrait toutefois être dépassée par la forte croissance de l'offre non-Opep", souligne l'Organisation, qui met ainsi la pression à ses pays membres pour qu'ils poursuivent leurs efforts de réduction de leurs extractions.