(CercleFinance.com) - Après les nouveaux records de tous les temps atteints mardi (1.248 dollars et 1.048 euros l'once), la consolidation du prix de l'or prenait de la vitesse jeudi midi. Au terme du premier fixing de la journée sur le marché de Londres, l'once de 31,10 grammes cotait 1.220 dollars (-13,5$ et -1,10% par rapport au second fixing de la veille) et 1.010,18 euros (-14,75E et -1,44%).
Ce mouvement ne semble pas totalement attribuable aux variations de la parité eurodollar : au moment des deux derniers fixings et bien qu'elle ait fluctué entre temps, elle était proche de 1,2060 dollar l'euro.
Il semble plus probable que les investisseurs ait continué de prendre leurs profits. Pour l'heure, cette tendance ne se ressent pas dans l'encours de lingots adossés à l'ETF aurifère américain SPDR Gold Shares, utilisé comme jauge du comportement des investisseurs longs : il est resté perché hier soir sur son niveau de la veille et record absolu de 1.298,53 tonnes.
Hier, les analystes de RBS s'interrogeaient sur le potentiel de l'or, dont le cours actuel leur semble intégrer un grand nombre de mauvaises nouvelles. Ils rapportent cependant les chiffres suivants au titre du mois de mai : la production de pièces d'une once d'or US 'American Eagle' a atteint un niveau record de 11 ans, à 190.000 unités ; la fabrication des Krugerrands, pièces d'une once frappées par l'Afrique du Sud, a augmenté de 50% ; l'atelier de frappe canadien, le Royal Canadian Mint, a frappé pour 180.000 onces de pièces environ, contre de 5.000 à 25.000 habituellement ; et l'atelier monétaire autrichien a vendu 238.000 onces, 'soit six fois plus qu'en mai 2009'.
'Ces indications suggèrent que la demande d'or d'investissement au détail [soit les pièces et le lingots, NDLR] a été très forte au 2ème trimestre', indique RBS, qui pense qu'elle a pu dépasser les 183 tonnes du 1er trimestre. D'autant que sur cette période (le T2), les flux entrants des ETF en or sont chiffrés à 225 tonnes. RBS se demande cependant si une telle cadence pourra être tenue lors du second semestre.
Dans son commentaire publié hier, le fondeur-affineur d'or allemand Heraeus, qui fabrique notamment des lingots, indiquait que 'la demande de lingots n'est actuellement pas aussi élevée qu'elle a pu l'être ces dernières semaines, bien qu'elle reste largement au-dessus de sa moyenne de long terme'.
Le groupe basé à Hanau ajoute que ses lignes de fonderie tournent à pleine capacité, ce qui a permis 'de normaliser le délai d'attentes des produits d'Heraeus'. Rappelons que de tels délais étaient de nouveau signalés depuis quelques semaines. Seuls les stocks de lingotins inférieurs à 20 grammes sont épuisés. Les autres formats (1 once, 50 et 100 grammes) sont de nouveau disponibles moyennant 'quelques jours' d'attente.
Heraeus invite enfin à surveiller les encours des ETF aurifères. 'Le prix de l'or ne sera pas capable d'absorber ne serait-ce que la vente de 10% du volume de métal qu'ils concentrent actuellement sans subir de retrait massif', prévient le fondeur.
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta évoquent une consolidation. Ils restent haussiers à court terme tant que le pivot identifié à 1.201 dollars est tenu en clôture. Les résistances se situent selon eux à 1.251,50 puis 1.267 dollars.
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