(CercleFinance.com) - Evènement historique ce matin, alors que le sauvetage de l'Irlande, annoncé ce week-end, n'a manifestement pas restauré la confiance : en euros, l'or a inscrit un nouveau record de tous les temps sur le marché londonien. Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once cotait 1.366,50 dollars contre 1.375 dollars lors du fix de lundi après-midi, soit + 18 dollars (+ 1,3%) et 1.056,07 euros, soit + 17,58 euros (+ 1,7%).
Le précédent record de l'once d'or dans la monnaie unique européenne datait du 8 juin dernier, au plus fort de la crise grecque, et se situait à 1.048,03 euros.
Durant l'intervalle qui sépare les deux derniers fixings, l'euro a encore perdu un peu moins d'un centime, soit une baisse inférieure à 1%. Si la relation dollar/or habituelle s'était appliquée, elle aurait dû pénaliser le cours de l'or en dollars, ce qui n'a pas été le cas. En fait, les hausses de l'or en dollars et surtout en euros traduisent l'inquiétude toujours plus vive des investisseurs face au risque de contagion des risques souverains vers le Portugal, l'Espagne, voire l'Italie, le plus gros morceau des “PIIGS”.
“L'euro est comme le Titanic, il sombre !”, écrivait ce matin l'équipe Changes de la banque privée helvétique qui parle de “crash de la monnaie européenne”. L'opinion générale est à la défiance vis-à-vis de l'euro. Comme l'indique Aurel BGC, le terme de restructuration de dette n'est maintenant plus tabou en Europe : “le 'MES', mécanisme mis en place après 2013, contiendra une procédure de restructuration des Etats en difficultés. Même si cette procédure demeure une éventualité extrême, elle remet en cause l'idée 'd'un taux sans risque' au niveau des Etats Européens.”
L'or, qui bénéficie du statut de valeur-refuge, peut - partiellement - servir d'alternative aux placements obligataires, profitant ainsi de sa valeur intrinsèque. On notera d'ailleurs que retour d'un appétit, certes limité, du côté de l'ETF SPDR Gold Shares, dont l'encours a progressé hier soir de 1,52 tonnes à 1.286,60 tonnes. Rappelons que cet encours s'était rabougri presque continûment depuis les 1.304,34 tonnes atteintes le 14 octobre, niveau qui reste de toute façon inférieur au record absolu de fin juin (1.320,44 tonnes).
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta n'excluaient pourtant pas un recul du métal. “Sans catalyseur technique supplémentaire, nous nous attendons à ce que l'or consolide entre 1.315 et 1.400 dollars, les risques baissiers étant prédominants”, écrivaient-ils hier soir à la clôture du marché au comptant de New York. Un support-clé est identifié à 1.350 dollars.
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