(CercleFinance.com) - Porté hier après-midi par de médiocres statistiques américaines et les craintes persistantes quant aux dettes souveraines européennes, l'or se stabilisait vendredi matin. A terme du premier fixing de la journée à Londres, l'once de 31,10 grammes cotait 1.244 dollars (-1$ ou -0,08%) et 1.004,20 euros (+0,33E ou +0,03%).
Notons que si l'once est toute proche de son record en billets verts (1.248 dollars, le matin du 8 juin), elle est plus loin de celui en euros (1.048,03 euros, atteint à la même date).
Le bond d'une dizaine de dollars enregistré par l'once entre jeudi matin et jeudi après-midi résulte, selon MKS Finance, de la déception causée par les statistiques US de la veille. Les opérateurs ont effectivement appris que l'indice des conditions d'activité de la Réserve fédérale de Philadelphie s'était inscrit à 8 et l'indice des indicateurs avancés à 0,4%, des chiffres largement inférieurs aux attentes. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont également été plus importantes qu'attendues, et aussi en hausse à 472.000.
Quoique modestement, l'appétit des investisseurs s'est d'ailleurs réveillé. Hier soir et après cinq jours de stabilité parfaite à 1.306,14 tonnes, l'encours du premier ET aurifère au monde, le SPDR Gold Shares américain, est reparti de l'avant : en hausse de 1,82 tonnes, ce produit permettant de jouer l'or depuis la Bourse est désormais adossé à 1.307,96 tonnes de lingots, son nouveau record absolu.
Ce matin, le cabinet spécialisé en matières premières GFMS qu'après une baisse de 10% à 27 tonnes en 2009, la demande d'or brésilienne destinée à la bijouterie devrait rebondir de 20% cette année. Les principaux catalyseurs: la croissance économique de ce grand pays émergent, et l'appréciation relative de sa devise.
Dans son commentaire hebdomadaire sur les matières premières paru ce midi, Natixis relève l'inversion de la corrélation habituellement négative entre le cours de l'or et celui du dollar depuis ces dernières semaines. “Compte tenu du fait que l'or est une réserve de valeur internationale, son prix en dollar devrait être inversement lié à la valeur du dollar ; il faut donc des conditions exceptionnelles pour que la corrélation bascule si nettement en territoire positif”, indiquent les analystes.
Ils ajoutent l'interprétation suivante : “il apparaît donc très clairement que la crise de la dette souveraine européenne a provoqué l'élargissement des marges des CDS et la baisse de l'euro, laquelle a fortement tiré l'or à la hausse, même libellé en des devises plus fortes, comme le dollar.” Dernièrement, ajoutent-ils en guise de confirmation, les flux d'investissement en or se concentrent sur l'Europe en général et l'Allemagne en particulier.
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta notent la vive tendance haussière enregistrée sur le marché spot de l'or hier soir. Même si le plus haut de séance absolu, qui date du 8 juin et s'établit à 1.254,50 dollars, n'a pas encore été détrôné. Toujours haussiers à court terme, ils visent les 1.267 dollars et identifient un support à 1.215 et conseillent toujours de placer un “stop loss” à 1.197.
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