(CercleFinance.com) - L'or hésitait encore vendredi matin à 'digérer' l'annonce du FMI hier, qui placera finalement près de 200 tonnes de métal sur le marché faute d'avoir pu trouver des banques centrales intéressées. Pour autant, cette mauvaise nouvelle n'a pas fait perdre pied à l'once sous le support-clé des 1.099 dollars. Lors du premier fixing de la journée à Londres, l'once de 31,10 grammes cotait 1.107 dollars (819,696 euros), contre 1.118 dollars la veille au soir.
A Londres, l'once tient la barre des 1.100 dollars depuis mardi (16/2) sans parvenir, en dépit de nombreuses tentatives, à se maintenir au-delà des 1.120 dollars.
Le métal jaune est impacté ce midi par le renforcement du dollar contre l'euro et les autres grandes devises concurrentes. En effet, hier soir, la Fed a relevé son taux d'escompte - le taux auquel les banques peuvent emprunter à la Fed à très court terme, quelques jours généralement - de 0,50 à 0,75%. Selon les analystes Changes de Pictet & Cie, le mouvement de baisse de l'euro provoqué par cette décision de la Fed pourrait avoir de lourdes conséquences : 'tous les supports ont été brisés cette nuit et une poursuite de la baisse à 1,3250 [dollar l'euro] est envisageable', pronostiquent les analystes de la banque suisse. A cette heure, la monnaie unique européenne recule de 0,32% à 1,3495.
Considéré comme un anti-dollar, l'or a tendance à pâtir d'une appréciation de la devise de référence internationale. Comme le note ScotiaMocatta dans sa note mensuelle sur les métaux précieux pour février, une fois passée la première vague d'inquiétudes sur l'euro qui a renforcé le dollar, l'or pourrait trouver la faveur des investisseurs. 'Les obligations souveraines (d'Etat) sont-elles si souveraines que cela ?', s'interroge la branche Métaux précieux de la banque canadienne. En cas de doute sur ces investissements, réputés les plus sûrs, l'or pourrait revenir en première ligne. ScotiaMocatta ajoute qu'en dépit d'un recul de 14% (la note était rédigée le 9 février) du cours de l'or depuis début décembre, l'encours des ETF aurifères avait à peine reculé (2%).
D'ailleurs, l'encours du premier de ces produits permettant de se positionner sur l'or depuis la Bourse, le SPDR Gold Shares, n'a certes pas retrouvé son niveau de fin décembre (1.133,62 tonnes), mais après un point bas à 1.104,55 tonnes le 4 février, il est reparti à la hausse. Depuis trois jours, le voilà revenu à 1.109,42 tonnes.
Hier, le premier mineur d'or au monde, le canadien Barrick, a publié des résultats du quatrième trimestre 2009 revenus dans le vert et un peu supérieurs aux attentes grâce notamment à l'emballement du prix du métal en fin d'année. Il compte également introduire à Londres, le mois prochain, sa filiale African Barrick Gold - comme son nom l'indique -, opération qui n'est pas sans rappeler l'introduction de Fresnillo (n° 1 mondial de l'argent) par le mexicain Penoles, toujours à Londres, voilà deux ans.
D'un point de vue graphique, ScotiaMocatta identifie 'vers le haut' deux résistances à 1.127 et 1.141. 'Le plus bas de 1.099 a déjà résisté à deux tentatives de baisse [trois en comptant celle de ce matin, NDLR]' note les analystes de ScotiaMocatta, qui repassent haussiers à court terme sur le prix du métal. Leur scénario serait invalidé par une clôture du spot sous 1.099.
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