(CercleFinance.com) - Réapparues à la faveur d'un article du Wall Street Journal, les rumeurs de QE 3, ne profitent cependant guère à l'or. Au terme du premier fixing du jour sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1.587,50 dollars (+ 4,25 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.309,4 euros (+ 1,1 euro).
Triland Metals notait ce matin que le prix de l'or pourrait bien se montrer plus volatil alors que la fin du mois approche et, avec elle, la prochaine réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine, la Fed. En effet, à mesure que les signaux économiques US manquent toujours de dynamisme, la perspective d'une nouvelle action de la Fed gagne en probabilité.
Notamment ce matin. Selon le Wall Street Journal (WSJ), la tonalité des derniers discours et déclarations des membres du FOMC, le comité de politique monétaire de la Fed, est 'claire' : 'l'état actuel de l'économie (américaine) est inacceptable'. L'éventualité d'un 3ème tour d'assouplissement quantitatif, le fameux 'QE 3' qui suscite les espoirs récurrents - et toujours déçus jusqu'à présent - du marché depuis le début de l'année, s'en trouve relancée, selon le quotidien des affaires américain.
Quand ? Peut-être dès le FOMC des 31 juillet et 1er août, écrit le WSJ. Sinon en septembre, histoire que la Fed puisse accumuler davantage de données macroéconomiques, sachant qu'un autre FOMC est prévu les 12 et 13 septembre. En tout état de cause, le 'QE 3' pourrait, selon ces informations, être lancé avant la fin de l'été.
Comment ? De nouveaux achats d'actifs (MBS, Treasuries) sont envisagés, et ils pourraient selon le WSJ représenter un niveau équivalent à ceux des deux précédents QE (1.550 milliards de dollars pour le QE 1, 600 milliards pour le QE 2).
Schématiquement, le rachat de tels actifs alourdirait encore le bilan de la Fed et en dégraderait la qualité, ce qui par ricochet pourrait peser sur la valeur relative du dollar dont la banque centrale US a la charge et dont le bilan est la contrepartie. Les précédents “QE” avaient pesé sur la valeur relative du dollar et, étant donné la dilution potentielle qu'ils représentent pour le billet vert, avaient fait repartir le cours de l'or vers le haut. A la différence des devises fiduciaires, l'or conserve l'avantage de disposer d'une valeur intrinsèque et de n'être la dette de personne.
Rappelons cependant que l'once s'approchait des 1.800 dollars, fin février dernier, en anticipant justement un nouveau QE. Le démenti de Ben Bernanke, apporté le 29 février, avait ouvert la voie d'une longue baisse dont l'once n'est toujours pas remise aujourd'hui. A l'aune de cette dégringolade, la reprise de ce jour semble bien symbolique.
On notera que l'encours de lingots adossé aux ETF aurifères continue de refluer, l'indice Gldtons qui mesure celui d'une douzaine de ces produits financiers pointant hier soir à 2.392,97 tonnes, contre 2.395,22 tonnes la veille. L'encours du SPDR Gold Shares américain, le premier d'entre eux, est resté stable à 1.254,64 tonnes. D'autres ETF sont donc de nouveau à l'origine de ce décaissement.
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta ne changent rien à leur appréciation précédente : l'or évolue s'enfonce dans un triangle de consolidation. Ils conseillent de surveiller les bornes de 1.561 et 1.610 dollars : la cassure de l'une quelconque des deux pourrait engendrer une variation d'une trentaine de dollars, à la baisse dans le premier cas, à la hausse dans le second.
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