(CercleFinance.com) - C'est une sombre tendance qui pèse actuellement sur le marché de l'or. Au terme du premier fixing de ce vendredi sur le marché de Londres, l'once de 31,10 grammes de métal précieux est retombée à 1.369,25 dollars, ou 12,25 dollars de moins (- 0,9%) que lors du “fix” de jeudi après-midi, et 1.023,66 euros (- 14,1euros et 1,4%).
Sur le marché spot ce matin, un point bas a été touché juste au-dessous des 1.365 dollars.
Dans chacune de ces deux devises, il s'agit du plus bas niveau que l'once ait atteint depuis le début de l'année. Par rapport aux 1.061,29 euros du fixing de mercredi matin, c'est 37,63 euros ou 3,5% que l'once a maintenant perdu. Sur la même période, la baisse en dollars est plus modérée (-1%).
Selon les fixings de Londres, il faut remonter au 26 novembre dernier pour trouver un niveau aussi faible (1.022,64 euros).
En effet, le flux de nouvelles provenant de la zone euro est nettement plus rassurant. D'abord, le Portugal, l'Espagne et l'Italie, qui font partie des fameux “PIIGS”, ces Etats périphériques de la zone euro sur la sellette, ont réussi à se financer sans difficulté cette semaine. En 2010, les craintes souveraines entourant la zone euro avaient grandement contribué à faire grimper l'once, valeur refuge ultime lorsque les obligations inquiètent.
Autre facteur structurellement favorable à l'euro : “le discours de Jean-Claude Trichet est clair, on se rapproche d'une hausse de taux”, écrivaient ce matin les analystes Changes de Pictet & Cie suite à la réunion de la BCE d'hier. La confiance accordée par la Chine aux emprunts d'Etat européens plaide aussi pour le renforcement de l'euro. Enfin, des rumeurs de hausse de taux d'intérêt en Chine courent toujours, selon les analystes de Jyske Bank.
Et après nombre de ses consoeurs, la banque centrale de Corée du Sud a d'ailleurs relevé ses taux de 2,50 à 2,75% ses taux directeurs hier, ce qui n'était pas anticipé, soulignent les spécialistes de MKS Finance.
La perspective d'une hausse des taux est effectivement défavorable à l'or qui ne rapporte aucun coupon, mais se contente de valoir. L'accroissement du différentiel de taux (entre 0%, le rendement de l'or, et celui des produits monétaires et obligataires) joue bien évidemment contre l'attrait du métal jaune.
Le négociant et fondeur d'or helvétique note que sur le marché au comptant, des ventes sont intervenues hier juste avant le fixing du matin sur le marché de Londres (à partir de 11 heures 30, heure de Paris). C'était “exactement le même scénario que la veille”. “De fait, cette semaine, chaque séance semble imiter la précédente”, souligne MKS qui met aussi en relief la volatilité des cours du métal.
MKS souligne aussi, encore et toujours, une forte demande physique de métal en provenance d'Inde et de Chine à titre principal.
D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta, l'un des intervenants sur le marché de Londres, notaient hier soir que l'once avait marqué un “spike” sur les 1.393, avant de redescendre. “Nous pensons que le risque prévalant actuellement est un nouveau test des 1.354. En cas de rupture de ce niveau, la voie les 1.300/1.315 dollars serait ouverte”, pronostiquent les spécialistes, qui sont donc clairement baissiers à court terme.
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