(BFM Bourse) - Le métal précieux a encore atteint un plus haut historique vendredi, dépassant les 2.600 dollars l'once pour la première fois. Bank of America et Citi estiment que l'or peut franchir la barre des 3.000 dollars dans les prochains mois.
Si les marchés actions enchaînent des records, la dynamique de l'or s'avère encore plus impressionnante. Depuis le début de l'année, l'once prend 26,1% surclassant la totalité des grands indices mondiaux.
L'or n'en finit d'ailleurs plus de battre ses records. Ce vendredi l'once a, selon Reuters, dépassé les 2.600 dollars pour la toute première fois. Le métal précieux avait précédemment peu réagi aux annonces de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), mercredi soir.
"L'or avait enregistré des gains importants avant l'annonce, de sorte que la réaction mitigée après l'annonce pourrait simplement refléter un scénario classique 'acheter la rumeur, vendre la nouvelle"", note Ricardo Evangelista, d'Activtrades.
"Au cours des prochains jours, cependant, les prix de l'or pourraient reprendre leur élan, les opérateurs se concentrant à nouveau sur la possibilité de nouvelles baisses de taux à court terme, comme l'a laissé entendre Jerome Powell (le président de la Fed, NDLR)", ajoute-t-il.
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Des taux qui baissent
Rappelons que l'or bénéficie depuis plusieurs mois d'un cocktail d'éléments positifs, avec des achats importants de banques centrales, notamment de la Banque populaire de Chine, et une demande physique importante. Les ménages chinois notamment ont acheté de l'or physique (pièces, lingots) alors que l'immobilier et les Bourses chinoises sont en pleine déconfiture.
Surtout, "la relique barbare", comme la surnommait l'économiste John Maynard Keynes, a bénéficié des anticipations de baisses de taux directeurs des grandes banques centrales.
Rappelons que les baisses de taux directeurs doivent mécaniquement supporter la demande pour l'or et ses cours. En théorie, l'évolution de l'or est négativement corrélée à celle des taux d'intérêt. Plus les taux d'intérêt sont élevés, moins l'or a de l'attrait, toutes choses égales par ailleurs. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l'or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence malmené par une hausse des taux d'intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d'investir son argent dans de l'or plutôt que de le placer.
Autre effet collatéral positif des baisses de taux: elles font chuter le dollar. Ce qui là encore renforce l'attrait de l'or, comme pour la plupart des matières premières. L'or étant libellé en dollar, une baisse du billet vert rend l'or plus attractif pour les investisseurs détenant d'autres devises que du dollar.
3.000 dollars dès 2025?
L'or a-t-il encore du potentiel pour monter? Pour beaucoup de stratégistes, la réponse est "oui" et la question est plutôt de savoir quel peut être son pic.
La cible de 3.000 dollars l'once commence à faire son chemin. Dès avril, Citi estimait que l'or pourrait atteindre ce niveau dans les six à 18 prochains mois. Ce en raison d'une demande physique vigoureuse et de son attrait comme couverture face aux risques géopolitiques, expliquaient les analystes matières premières de la banque cités par CNBC.
"Le métal jaune est plus que susceptible de poursuivre son voyage vers le prochain niveau de prix important de 3.000 dollars", juge Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital. L'expert prévient que la moindre faiblesse dans les prochaines données économiques est susceptible de renforcer l'or.
Dans une note publiée lundi, Bank of America a estimé que l'once d'or devrait toucher les 3.000 dollars au cours de l'an prochain.
"L'or est l'une de nos matières premières préférées, le prix du métal jaune étant poussé à la hausse par les achats des banques centrales, les investisseurs chinois et, de plus en plus, les acheteurs occidentaux, en raison d'une confluence de facteurs macroéconomiques, notamment les prochaines baisses des taux d'intérêt américains", a fait valoir la banque américaine.
Evidemment, tous les bureaux d'études ne sont pas aussi optimistes. UBS table plutôt sur une once d'or à 2.700 dollars à la mi-2025, jugeant que le métal précieux bénéficiera de tensions géopolitiques qui persisteront après la tenue de l'élection présidentielle américaine, en novembre.