(Zonebourse.com) - Nvidia recule en Bourse mardi à New York suite à l'annonce de la cession par le conglomérat japonais SoftBank de l'intégralité de sa participation au capital du fabricant de puces californien, une opération réalisée avec une nette décote qui vient relancer les inquiétudes lancinantes des investisseurs concernant les valorisations jugées tendues des grandes valeurs américaines liées à l'IA.
A l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels, SoftBank a indiqué qu'il avait cédé au mois d'octobre sa participation dans le concepteur des processeurs, soit l'équivalent de 32,1 millions d'actions pour un montant total de quelque 5,8 milliards de dollars.
L'opération fait ressortir un prix de 180,7 dollars, représentant une décote de l'ordre de 9% par rapport au cours de clôture de lundi soir (199 dollars).
Dans son communiqué, SoftBank indique que les quelque 2,9 milliards de dollars de plus-value dégagés sur la transaction vont lui permettre de financer ses investissements dans l'IA.
Ce placement opportuniste n'a pas manqué de relancer les débats sur la valorisation de Nvidia, dont les analystes louent les perspectives, mais qui évolue à des multiples très élevés. Après son rebond de 65% opéré sur les six derniers mois, le titre à l'heure actuelle se paie 31,3 fois ses profits attendus pour 2027, contre une moyenne de 22,7 fois pour les sociétés du S&P 500.
Aux niveaux de cours actuels, Nvidia est désormais valorisé en Bourse à près de 4 700 milliards de dollars.
Si cette valorisation est parfaitement justifiée pour certains analystes qui mettent en évidence le développement colossal de l'IA, d'autres estiment que la thématique conduit les investisseurs à faire preuve d'un certain aveuglement.
'Le marché a été tellement obnubilé par la détention de titres de sociétés sensées profiter des investissements liés à l'IA, des concepteurs de puces aux spécialistes du nucléaire, en passant par les 'hyperscalers' ou certains fabricants de bien d'équipement, qu'il a pu en oublier d'autres opportunités intéressantes', relèvent ce matin les équipes de BofA.
La banque d'affaires américaine met en évidence, plus générale, les dangers qu'un essor trop rapide de l'IA peuvent représenter pour l'économie.
'Si l'IA remplace des emplois bien rémunérés dans les bureaux et services, cela pourrait freiner la consommation, ce qui représenterait un vrai danger économique pour l'avenir proche', indique la firme new-yorkaise.
Concernant les dépenses élevées des 'hyperscalers', ces géants du 'cloud', BofA rappelle qu'historiquement, les entreprises très capitalistiques (celles qui dépensent beaucoup en équipements et infrastructures) se négocient à des prix plus bas que les entreprises innovantes, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
'Aujourd'hui, les géants de l'IA dépensent autant en investissements que les grandes compagnies pétrolières américaines, mais leurs valorisations boursières sont proches de niveaux records', ajoute la banque. 'Si l'IA ne rapporte pas autant qu'attendu, leur cours pourrait fortement baisser', conclut la banque.
D'autres professionnels insistent, au contraire, sur le potentiel encore sous-estimé de l'IA.
'Il faut bien comprendre que nous nous inscrivons actuellement dans une véritable course effrénée à l'IA qui va alimenter le prochain chapitre de croissance des 'Big Tech' et qui n'est pas près de ralentir en 2026', souligne ainsi Dan Ives, l'analyste en charge des valeurs technologiques chez Wedbush Securities.
De son point de vue, les résultats trimestriels de Nvidia, prévus la semaine prochaine, devraient venir confirmer cette dynamique et constituer un catalyseur favorable pour les valeurs technologiques d'ici à la fin de l'année, en faisant comprendre aux investisseurs qu'ils sous-estiment encore la portée et l'ampleur du phénomène.
Un peu moins d'une heure après l'ouverture, l'action Nvidia cédait autour de 3%, à comparer avec un repli de 0,6% pour le Nasdaq.
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