Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

MICROSOFT

MSFT - US5949181045 SRD PEA PEA-PME
- -

Microsoft : La croissance insuffisante d'Azure, la division cloud de Microsoft, grippe Wall Street

jeudi 30 janvier 2025 à 11h25
Microsoft est sanctionné par Wall Street

(BFM Bourse) - Cette division de Microsoft, la plus suivie par le marché, a affiché une croissance trimestrielle de 31%. Une progression insuffisante aux yeux des investisseurs. Ces derniers risquent de devenir bien plus exigeants sur la monétisation des dépenses dans l'intelligence artificielle, avec l'essor de Deepseek.

Azure, la division de services d'informatique dématérialisée ("cloud") de Microsoft, concentrait déjà l'attention des investisseurs. Cette activité est celle qui bénéficie le plus des lourds investissements à coups de milliards de dollars lancés par le groupe de Redmond dans l'intelligence artificielle (IA).

Le séisme provoqué en début de semaine sur la tech américaine par la start-up chinoise Deepseek a encore attisé cette focalisation des investisseurs sur Azure. Et fait monter d'un cran la pression sur ses performances.

Or, cette division a déçu, lors de la publication des résultats trirmestriels de Microsoft, mercredi soir.

"Alors que les résultats globaux du deuxième trimestre ont largement dépassé les attentes, tant au niveau du chiffre d'affaires que du résultat net (…) l'attention (du marché, NDLR) se portera sur Azure, où les tendances non IA plus faibles que prévu ont poussé la croissance vers le bas de la fourchette de prévision à taux de changes constants de 31%-32% sur un an et ont conduit le management à ne pas réitérer ses prévisions antérieures d'une accélération d'Azure au second semestre 2025", résume Deutsche Bank.

Le marché sanctionne en conséquence la copie de Microsoft. L'action de la société informatique a chuté de 4,6% dans les échanges post-marché, mercredi soir.

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Un ciel gris pour Azure

Sur la période allant d'octobre à fin décembre, ce qui correspond au deuxième trimestre de l'exercice de la société, Microsoft a dégagé des revenus en hausse de 12% à 69,6 milliards de dollars ainsi qu'un bénéfice par action de 3,23 dollars, en progression de 10%. Microsoft a donc, effectivement dépassé les attentes. Selon un consensus cité par Bank of America, les analystes tablaient sur des revenus de 68,95 milliards de dollars et sur un bénéfice par action de 3,15 dollars.

C'est donc sur Azure que le bât blesse. Sur le trimestre, la croissance de cette division s'est établie à 31% hors effets de changes, a indiqué la directrice financière, Amy Hood, durant une présentation avec les analystes. Ce qui marque un net ralentissement par rapport aux au trois trimestres précédents, où la croissance s'était élevée à 34% voire 35%, hors effets de changes.

Microsoft avait indiqué s'attendre à une progression des revenus d'Azure comprise entre 31% et 32% pour ce trimestre. Bank of America tablait de son côté sur une hausse de 32,5%.

La direction de la société a assuré que les services d'Azure liés à l'IA avaient enregistré une performance solide. Amy Hood a indiqué que ces services avaient contribué à la croissance d'Azure à hauteur de 13 points de pourcentage et avaient connu une progression de 157% sur un an, dépassant les attentes de la société.

Perspectives décevantes

Le hic est venu des activités non liées à l'IA, dont la croissance s'est avérée plus faible que prévu par Microsoft, a ajouté la directrice financière. La dirigeante a expliqué à Bloomberg que ces activités avaient été pénalisées par le fait que l'entreprise ne disposait toujours pas d'une capacité de data centers suffisante pour répondre aux besoins de ses clients.

Amy Hood a également annoncé aux analystes que Microsoft tablait sur une croissance de 31% à 32% hors effets de changes pour le troisième trimestre de son exercice 2024-2025. Autrement dit, Azure n'augmentera pas vraiment la cadence dans les prochains mois.

Ce qui est d'autant plus décevant que la direction avait précédemment indiqué aux analystes qu'elle anticipait une accélération au second semestre. Un analyste a demandé à Amy Hood si cette projection était toujours valide. La directrice financière n'a pas vraiment répondu, assurant cependant que Microsoft travaillait pour remédier aux problèmes de capacités dans les data centers.

Si Amy Hood et le directeur général, Satya Nadella, ont martelé aux analystes que le ralentissement de la croissance d'Azure n'avait donc rien à avoir avec les activités d'IA, Wall Street risque quand même de froncer les sourcils.

Des coûts davantage scrutés

L'émergence de Deepseek et ses modèles d'IA rivalisant avec ceux des grands groupes américains mais à des coûts a priori bien moindres, ont fortement attiré l'attention en début de semaine.

Les prouesses de la start-up chinoise ont soulevé des doutes sur les lourds investissements opérés par les grands groupes de tech américains dans l'IA.

Or, Microsoft est l'un des "Sept magnifiques" qui dépensent le plus dans ce domaine. En janvier, le groupe de Redmond a annoncé qu'il dépenserait cette année pas moins de 80 milliards de dollars dans des data centers pour entraîner des IA et les déployer.

"Microsoft a connu un bon trimestre, mais ce n'est pas ce que les investisseurs attendent d'un géant de l'IA qui dépense comme s'il construisait le 'Death Star"(l'étoile de la mort dans les films Star Wars), cingle Jeremy Goldman, analyste chez Emarketer, cité par l'AFP.

Satya Nadella n'a évidemment pas échappé, lors de la conférence de présentation des résultats, aux questions entourant Deepseek et les coûts de l'IA

"Nous travaillons d'arrache-pied sur toutes les optimisations logicielles, je veux dire, pas seulement les optimisations logicielles qui découlent de ce que Deepseek a fait, mais tout le travail que nous avons fait pour, par exemple, réduire les prix des modèles GPT au fil des ans en partenariat avec OpenAI", a-t-il déclaré.

"En fait, nous avons effectué une grande partie du travail sur les optimisations de l'inférence (la phase d'utilisation à proprement parler d'un modèle d'IA, NDLR), et cela a été un élément clé de l'amélioration de l'efficacité des modèles GPT", a-t-il poursuivi.

Pour le dirigeant, l'IA est confrontée aux phénomènes habituels qui s'observe dans l'informatique, comme la fameuse loi de Moore, selon laquelle le nombre de transistors double tous les ans.

In fine, les coûts de l'IA baisseront et rendront ces technologies plus abordables pour les particuliers, avec davantage d'applications, a-t-il déclaré.

"Ce type d'optimisations signifie que l'IA sera beaucoup plus omniprésente. Par conséquent, pour un hyperscaler comme le nôtre, un fournisseur de plateforme PC comme le nôtre, c'est une bonne nouvelle en ce qui me concerne", a conclu Satya Nadella.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur MICROSOFT en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.50 % vs +62.57 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour