PARIS (Reuters) - Michelin publie un résultat opérationnel courant en baisse de 17,8% au premier semestre et modère ses ambitions pour 2008 face à l'augmentation des prix de ses matières premières.
Le géant mondial des pneumatiques a néanmoins maintenu les objectifs de son plan stratégique "Horizon 2010" qui prévoient, à cette date, une marge opérationnelle et une rentabilité des capitaux employés supérieures à 10%.
Le géant mondial des pneumatiques a dégagé un résultat opérationnel avant éléments non récurrents de 708 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année et un résultat net en repli de 1,4% à 430 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en baisse de 1,9% à 8,23 milliards.
Les huit analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 426 millions d'euros et sur un résultat d'exploitation courant de 786,5 millions pour un chiffre d'affaires de 8.28 milliards.
A taux de change constants, les ventes de Michelin marquent une accélération de 4,2%. En volume, elles signent une hausse de 2%.
Michelin estime que la hausse des prix des matières premières devrait avoir un impact d'environ 750 millions sur ses comptes en 2008. Fin avril, il avait évalué ce surcoût à 600 millions d'euros.
"Dans un contexte mondial perturbé et difficile, et pour autant que les marchés pneumatiques du deuxième semestre ne se dégradent pas au-delà des prévisions actuelles, Michelin estime que, pour l'ensemble de l'année 2008, sa marge opérationnelle avant éléments non récurrents sera proche de celle réalisée au premier semestre (8,6%, ndlr)", peut-on lire dans le communiqué de résultats.
Lors de la publication de son chiffre d'affaires du premier trimestre, Michelin avait indiqué qu'il s'attendait à ce que son résultat opérationnel avant éléments non récurrents "approche celui réalisé en 2007." Celui-ci avait atteint 1.645 millions d'euros, représentant une marge de 9,8%.
EFFET PRIX
Le chiffre d'affaires de la division pneus tourisme-camionnette a reculé de 2,9% sur le semestre et celui de la branche poids lourds de 1,8%. Les ventes de la division pneus de spécialités se sont en revanche appréciées de 1,6%.
Si Michelin souligne avoir été pénalisé par l'évolution des parités monétaires, et plus particulièrement par la dépréciation de l'euro contre le dollar, la livre et le peso mexicain, la société a bénéficié du soutien de ses relèvements de prix.
"L'effet prix a été positif de 2,1%, en légère amélioration par rapport à celui constaté à la fin du premier trimestre. Il traduit la mise en oeuvre des hausses de prix annoncées au cours du premier trimestre par Michelin. Les nombreuses augmentations tarifaires annoncées au cours du deuxième trimestre ne commenceront à produire leurs effets qu'au cours de la deuxième partie de l'année", explique la direction.
Conséquence de la fragilité des marchés automobiles en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord, l'action Michelin recule de près de 45% depuis le début de l'année.
Matthias Blamont, édité par Jacques Poznanski
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