(Cercle Finance) - Metrologic a fait état le mois dernier d'un résultat net annuel en hausse et confirmé son ambition de doubler son chiffre d'affaires dans le cadre de son plan à cinq ans. Philippe Cimadomo, le PDG du concepteur de systèmes de contrôle dimensionnel, réaffirme auprès de son groupe la volonté d'indépendance de son groupe.

Cercle Finance: Vous envisagez de doubler votre chiffre d'affaires à horizon 2011/2012. Comment se répartissent croissance organique et croissance externe au sein de cet objectif?

Philippe Cimadomo: Le plan à cinq ans que nous avons présenté en juin dernier vise effectivement une doublement de notre chiffre d'affaires à un horizon de cinq ans, soit environ 45 millions d'euros. Ce plan est uniquement basé sur notre potentiel de croissance organique et ne tient pas compte d'éventuelles opérations de croissance externe. Ces dernières constitueront un accélérateur de croissance et nous menons d'ailleurs une réflexion dans ce domaine à l'heure actuelle.

CF: Quels sont les moteurs de votre croissance organique?

PC: Nous avons aujourd'hui une offre de logiciels de métrologie complète et performante qui couvre l'ensemble des segments de notre marché, c'est-à-dire toute la chaîne industrielle du client final, du donneur d'ordre à l'ensemble des sous traitants. Nous n'étions en revanche pas encore assez visibles d'un point de vue commercial. C'est la raison pour laquelle nous sommes en train de mettre en place une équipe commerciale d'envergure internationale avec des actions marketings ciblées qui vont nous permettre d'accélérer notre croissance dans toutes les zones géographiques. Ces actions commenceront doivent porter leur fruits dès l'exercice 2007-2008 puisque nous visons un objectif de chiffre d'affaires de 26 millions d'euros.

CF: Comment comptez-vous atteindre un niveau de marge nette de 37% sur l'exercice 2007/2008?

PC: Notre objectif de 37% de marge nette annoncé pour cet exercice intègre bien entendu les investissements commerciaux et marketings cités précédemment. Pour rappel, notre marge nette était de 43% en 2006-2007. Je crois que nous avons démontré la solidité de notre modèle économique et nous avons fait clairement le choix de privilégier la croissance à court terme, tout en conservant des niveaux de marges très élevées. Nous tenons à rester l'une des sociétés les plus rentables cotées sur Euronext.

CF: Boeing est l'un de vos principaux clients. Comment envisagez-vous l'évolution de ce gros compte client?

PC: Nous avions effectivement enregistré une grosse commande de la part de Boeing en 2006-2007, avec 85 licences vendues. Nous bénéficions d'ailleurs d'excellents retours de satisfaction, ce qui est très prometteur pour la poursuite du déploiement de nos licences auprès de l'ensemble des programmes de Boeing. Nous attendons de nouvelles commandes prochainement, mais il est difficile de définir avec précision un calendrier. Quoiqu'il en soit, nous avons été extrêmement prudents en ce qui concerne la contribution de Boeing sur l'objectif de chiffre d'affaires annoncé pour cette année.

CF: Craignez-vous un ralentissement économique?

PC: Historiquement, nous n'avons jamais été touchés de manière significative par les ralentissements économiques. Nous disposons d'un chiffre d'affaires très récurrent, puisqu'environ la moitié de notre activité est constituée par des contrats de maintenance, renouvelés dans la quasi-totalité des cas d'une année sur l'autre. Nos fondamentaux économiques, et notamment nos niveaux de marges élevés, sont des atouts importants qui nous permettent de sortir renforcés des périodes conjoncturelles plus difficiles en termes de parts de marché.

CF: Comptez-vous à tout prix maintenir Metrologic Group en tant qu'entité indépendante?

PC: Aujourd'hui, l'indépendance est clairement une force car elle nous permet de travailler avec l'ensemble des acteurs du marché sans états d'âme. Nous sommes aujourd'hui lancés sur un plan ambitieux de développement qui devrait créer beaucoup de valeur pour notre société. Nous ne sommes donc clairement pas vendeurs aujourd'hui, sans toutefois refuser de regarder les propositions qui pourraient nous être faite.

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