(BFM Bourse) - La maison-mère de Facebook, Instagram et Whatsapp a livré des résultats supérieurs mais ses prévisions de revenus pour le trimestre en cours sont moins élevées qu'anticipé. Les investisseurs semblent toutefois passer l'éponge alors que Mark Zuckerberg a promis que 2025 serait une année importante pour l'IA.
Malgré une copie mitigée, Meta semble à peu près satisfaire les investisseurs. L'action de la maison mère de Facebook, Instagram et Whatsapp progresse de 2% dans les échanges de préouverture à Wall Street, ce mercredi 30 janvier, après que le groupe a livré la veille au soir ses résultats trimestriels.
Sur le trimestre allant d'octobre à fin décembre, la société a dégagé des revenus de 48,39 milliards de dollars en hausse de 21% sur un an tandis que le bénéfice par action s'est inscrit à 8,02 dollars, progressant de 50% sur un an. Meta a très nettement dépassé les attentes. Selon un consensus LSEG cité par CNBC, les analystes tablaient sur des revenus de 47,04 milliards de dollars et un bénéfice par action de 6,77 dollars.
Le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs moyen sur ses différents services s'est établi à 3,35 milliards, en hausse de 5% sur un an. La marge opérationnelle de la société s'est par ailleurs améliorée de de sept point de pourcentage à 48%.
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Prévision inférieure aux attentes pour le premier trimestre
Toutefois, Meta a livré une prévision de revenus un peu juste pour le trimestre en cours. Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a indiqué tabler sur une fourchette de 39,5 à 41,8 milliards de dollars. Le milieu de cette fourchette, soit 40,65 milliards de dollars, est nettement inférieur aux attentes. Selon un consensus Visible Alpha, les analystes tablaient sur 41,7 milliards de dollars de revenus.
La société n'a pas dévoilé de cibles financières pour l'ensemble de 2025. Mais son directeur général, Mark Zuckerberg s'est montré optimiste.
"Cette année va être très importante. Je sais qu'on a toujours l'impression que chaque année est une grande année, mais plus que d'habitude, on a l'impression que la trajectoire de la plupart de nos initiatives à long terme sera beaucoup plus claire d'ici la fin de l'année", a-t-il affirmé.
Notamment pour les projets de Meta en matière d'intelligence artificielle (IA). "Dans le domaine de l'IA, je pense que cette année sera celle où un assistant d'IA hautement intelligent et personnalisé atteindra plus d'un milliard de personnes, et je pense que Meta AI sera cet assistant d'IA de premier plan", a déclaré Mark Zuckerberg. Le dirigeant a indiqué que le nombre de personnes utilisant chaque mois cet assistant d'IA avait dépassé les 700 millions.
Pas de changement de cap dans l'IA
Évidemment, le fondateur de Facebook a été interrogé à plusieurs reprises sur la start-up chinoise Deepseek. Cette jeune pousse a développé des modèles de langage d'IA, dont les performances rivalisent avec celles des grands groupes américains mais avec des coûts a priori bien moindre. Comme le LLM de Meta, Deepseek est un modèle open source, c'est-à-dire libre d'accès et de distribution.
Les avancées de Deepseek ont bouleversé le monde de la tech américaine, en début de semaine, amenant le Nasdaq à perdre environ 3%, lundi. Ses performances ont jeté une ombre sur les projets d'investissements des grands groupes américains de tech dans l'IA, qui s'échelonnent en dizaine de milliards de dollars.
Meta avait annoncé en début d'année des investissements (capex) allant de 60 milliards à 65 milliards de dollars en 2025, contre 39 milliards de dollars en 2024. Si elle n'avait pas précisé la part exacte dévolue à l'IA, la société avait expliqué que la hausse de ses investissements dans l'intelligence artificielle générative était l'un des principaux moteurs de ces "capex". Gene Munster, gérant chez Deepwater AM, estime qu'environ la moitié des investissements de Meta peuvent être centrés sur l'IA.
"Les résultats exceptionnels de Meta au quatrième trimestre démontrent clairement que les revenus publicitaires restent l'élément vital de l'entreprise. Cela dit, la plus grande question qui se pose à l'horizon 2025 n'est pas celle des bénéfices d'aujourd'hui, mais celle de savoir si le pari de Mark Zuckerberg de 60 à 65 milliards de dollars sur l'infrastructure de l'IA sera payant", explique Jeremy Goldman , analyste chez eMarketer, cité par Reuters.
Poursuite des investissements massifs
Mark Zuckerberg a tempéré l'impact que pourrait avoir Deepseek sur les futures dépenses d'investissement. "Il est probablement trop tôt pour avoir un avis tranché sur ce que cela signifie pour la trajectoire en matière d'infrastructure, de dépenses d'investissement et d'autres choses de ce genre", a-t-il déclaré.
Pour l'heure, "je continue de penser que le fait d'investir massivement dans les dépenses d'investissement et les infrastructures constituera un avantage stratégique au fil du temps", a-t-il ajouté.
Mark Zuckerberg "a souligné que la voie vers le succès de l'IA implique des investissements importants dans l'infrastructure et capex afin de fournir des produits de qualité à grande échelle", résume Gene Munster.
Meta a introduit l'intelligence artificielle dans l'ensemble de ses activités, par exemple pour améliorer le ciblage publicitaire sur ses réseaux sociaux. "Aujourd'hui, 4 millions d'annonceurs utilisent des outils d'IA générative (de Meta), contre 1 million il y a six mois. L'IA profite à leur activité, et les progrès et les investissements deviennent évidents à mesure qu'ils adoptent une approche réfléchie", souligne Gene Munster.
Meta AI fait également partie intégrante de ses lunettes connectées Ray-Ban, fruit d'une collaboration avec le groupe franco-italien d'optique Essilorluxottica.
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