(BFM Bourse) - Le titre du propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp plonge de 24,5% à l'ouverture des échanges ce jeudi, après des résultats jugés décevants et la première baisse de son histoire de son nombre d'utilisateurs actifs sur fond de concurrence accrue, notamment de TikTok.
C'est une chute comme on en voit rarement, pour ne pas dire jamais pour des groupes de cette envergure, et encore moins pour un GAFAM. Peu après l'ouverture des échanges, le titre Facebook s'échange à 238 dollars, en baisse de... 26,2% par rapport à la veille. Meta Platforms, maison-mère de Facebook mais également d'Instagram et WhatsApp, efface ainsi plus de 230 milliards de dollars de capitalisation boursière d'un coup ce jeudi - ce qui constituerait la plus grosse chute de valorisation enregistrée en une seule séance de l'histoire si les choses en restent là.
En cause, la publication mercredi d'un soir de résultats annuels en-deçà des attentes, assortis d'objectifs très prudents. Le groupe anticipe désormais des revenus compris entre 27 milliards et 29 milliards de dollars au premier trimestre, quand le consensus tablait sur 30,15 milliards. Si cela correspond à une croissance de 3 à 11% par rapport au premier trimestre 2021, cet objectif déçoit très clairement des investisseurs habitués à une croissance supérieure.
Concurrence de TikTok
Meta a par ailleurs vu son bénéfice net baisser de plus de 8% au quatrième trimestre, à 10,28 milliards de dollars, et le nombre d'utilisateurs de ses plateformes stagner en fin d'année, une première pour le géant des réseaux sociaux. Autre nouveauté: Facebook a perdu environ 1 million d'utilisateurs quotidiens actifs en trois mois (à 1,929 milliard fin décembre). "Nous pensons que des plateformes concurrentes nuisent à notre croissance, notamment auprès des jeunes audiences", a expliqué le directeur financier du groupe Dave Weiner lors d'une conférence téléphonique pour les analystes. "Les gens ont beaucoup de choix sur la façon dont ils veulent passer leur temps. Et des applis comme TikTok grandissent très vite", a insisté Mark Zuckerberg, le fondateur et patron de Meta.
Pour justifier ses résultats décevants, Meta évoque également les modifications apportées par Apple aux outils de protection des données des utilisateurs de ses appareils, qui rendent plus difficile pour les annonceurs de mesurer l'impact des publicités sur les différents réseaux sociaux. Le groupe indique enfin "entendre" ces mêmes annonceurs "dire que les défis macroéconomiques tels que l'inflation et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement auront un effet sur leurs budgets dédiés à la publicité. Sur ce point, Meta souffre clairement de la comparaison avec l'autre géant du secteur, Google, qui a publié deux jours auparavant des résultats records avec des bénéfices annuels presque doublés (à 76,1 milliards de dollars), tirés par le cloud... et la publicité en ligne, dont le chiffre d'affaires a bondi de 33% à plus de 60 milliards sur les trois derniers mois. Et Alphabet (maison-mère de Google) n'a pas émis de craintes particulières vis-à-vis de l'évolution de ses revenus publicitaires.
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