(BFM Bourse) - Le produit injectable à action prolongée développé par la biotech montpelliéraine et un consortium d'instituts de recherches contre le paludisme est prêt à entrer en phase de développement, en vue de lancer la première phase d'essais cliniques en 2023.
Après le succès annoncé début janvier de son étude "RISE", un essai de phase 3 -dernière étape des essais cliniques avant une éventuelle commercialisation- évaluant l'efficacité de son traitement expérimental de la schizophrénie, MedinCell avance désormais dans une autre indication: le paludisme.
Dans un communiqué publié lundi après Bourse, la biotech montpelliéraine -qui indique collaborer depuis plus de 10 ans avec l'IRD (Institut de recherche pour le développement), l'IRSS (Institut de recherche santé et société) et le CIRDES (Centre international de recherche-développement sur l'élevage en zone subhumide) pour mener des études in vivo au Burkina Faso sur la lutte contre la transmission résiduelle du paludisme- a en effet indiqué avoir "conçu et testé avec succès puis confirmé avec Unitaid (une organisation internationale d'achats de médicaments, NDLR) la sélection de la formulation candidate. Unitaid avait accordé à MedinCell une subvention de 6,4 millions de dollars sur trois ans pour financer la formulation et les activités précliniques du programme en mars 2020.
Licence dans les pays pauvres pour Unitaid
Selon l'accord conclu, la Medicines Patent Pool (MPP) - le bras opérationnel de Unitaid en charge des accords de licence pour l’exploitation des brevets de médicaments dans les pays à revenu faible et intermédiaire- recevra une licence non exclusive et libre de droits pour assurer la distribution du produit final via le secteur public dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
MedinCell conservera de son côté les bénéfices potentiels des droits de commercialisation du produit dans le monde et pour toutes les autres indications potentielles où cette formulation pourrait avoir un impact.
Le produit injectable à action prolongée de MedinCell contre le paludisme est donc désormais prêt à entrer en phase de développement réglementaire. La biotech et le consortium d'instituts de recherche visent une première phase d'essai clinique à horizon 2023.
Tuer les moustiques après leur piqure
Produit expérimental, le mdc-STM vise à réduire la transmission du paludisme, en tuant les moustiques porteurs du paludisme lorsqu'ils piquent les personnes traitées. Basée sur BEPO, la technologique propriétaire de MedinCell qui, fondée sur la science des polymères, permet d'administrer un principe actif sous forme d'un dépôt biorésorbable de quelques millimètres injecté en sous-cutané, délivrant régulièrement la dose thérapeutique nécessaire, cette formulation injectable à action prolongée d'ivermectine a réalisé une preuve de concept in vivo sur des bovins qui a montré son efficacité anti-moustique sur 3 mois.
À noter que MedinCell avait dévoilé un projet clinique pour cette même molécule anti-paludéenne contre le coronavirus, après qu'une équipe de chercheurs australiens avait démontré la capacité de l'ivermectine à entraîner une quasi-disparition de la charge virale du SARS-CoV-2 en 48 heures.
Concernant le paludisme, MedinCell rappelle qu'il "reste l'une des principales menaces sanitaires dans le monde, avec plus de 200 millions de personnes infectées chaque année". "Le paludisme reste pandémique dans 91 pays représentant 50% de la population mondiale. Selon les estimations de l'OMS, 228 millions de personnes ont été infectées dans le monde en 2018, dont 93% en Afrique, entraînant 405.000 décès. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables, représentant 67% des décès dus au paludisme" souligne la biotech.
Réaction timide en Bourse
Administré une fois aux populations exposées en début de saison des pluies, qui est la période où le risque de transmission est le plus élevé, le produit expérimental "pourrait avoir un impact significatif sur l'incidence et la prévalence du paludisme en Afrique, où il sévit le plus" juge MedinCell.
Le marché réagit néanmoins timide à cette annonce prometteuse puisqu'après une ouverture en hausse d'environ 4%, le titre MedinCell est revenu à l'équilibre à 10h15. Malgré son bond de près de 40% le 6 janvier à l'annonce du succès de son essai clinique de phase 3 contre la schizophrénie, l'action de la biotech n'avance que très modestement depuis le début de l'année (+2%).
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