(BFM Bourse) - Le gendarme de la Bourse a requis des amendes d'un total de 1,4 million d'euros à l'encontre de trois personnes, dont l'ancienne dirigeante et fondatrice de la société de biotechnologies qui a été liquidée depuis.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a requis jeudi 13 février une sanction d'un total de 1,4 million d'euros contre plusieurs mis en cause dans une affaire de manquement d'initiés présumé autour de la biotech française Lysogene, liquidée depuis.
La représentante du collège de l'AMF a demandé lors d'une séance de la commission des sanctions 150.000 euros d'amende contre l'ancienne dirigeante de la société, 400.000 euros contre son ex-mari, 750.000 euros contre un ami de celui-ci et 100.000 euros contre la société de ce dernier.
Dans le détail, la dirigeante de la société, Karen Aiach, est soupçonnée d'avoir transmis une information privilégiée le 10 février 2021 à son ex-mari, Gad Aiach, avec qui elle avait co-fondé la société.
L'AMF lui reproche d'avoir prévenu Gad Aiach que le régulateur américain du médicament (FDA) allait approuver le lancement d'études cliniques pour un médicament développé par la société et dédié au traitement de la gangliosidose à GM1, une maladie pédiatrique grave et potentiellement mortelle. Cette information, rendue publique le 12 février, a fait bondir le titre en Bourse.
Selon le collège, Gad Aiach aurait, entre ces deux dates, acquis pour 70.000 actions de Lysogene, pour ensuite les revendre le 15 février, ce qui lui aurait permis de réaliser une plus-value d'environ 36.000 euros.
Des "transactions atypiques"
"Ces transactions étaient atypiques par rapport aux habitudes d'investissement de Gad Aiach, qui était dans une position vendeuse de ces actions depuis 2018", a déclaré le rapporteur.
L'AMF reproche à Gad Aiach d'avoir supprimé une partie de ses échanges sur Whatsapp avec son ex-épouse au cours de cette période, et d'avoir utilisé à des moments "opportun" de la conversation l'application de messagerie "Signal", qui efface automatiquement les messages.
"Nous discutions de sujets très privés entre deux adultes", a-t-il assuré, estimant que l'expression "prises de position" mentionnée par le rapport de l'AMF, pouvait avoir "plusieurs sens".
Gad Aiach aurait également prévenu sa compagne de l'époque et deux de ses amis. L'un d'entre eux a aussi acheté pour plusieurs centaines de milliers d'euros d'actions Lysogène, via sa société Mikostart, dont l'activité originale était d'organiser des séjours touristiques.
Il aurait ainsi réalisé une plus-value de 248.000 euros. "J'ai investi quatre fois au cours de cette période dans l'entreprise, et j'ai perdu trois fois, cette opération est la seule gagnante", s'est-il justifié devant la commission.
(Avec AFP)
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