(BFM Bourse) - L'entreprise a livré son activité au titre du troisième trimestre, au soir de ce mardi 14 octobre. Ses revenus ont progressé de 1% en données comparables sur un an. L'ADR décolle à Wall Street.
Après Publicis ce mardi matin, LVMH est le deuxième groupe du CAC 40 à rendre sa copie en cette saison des résultats du troisième trimestre.
Le numéro un du luxe a livré son activité du troisième trimestre au soir de ce 14 octobre. Sur la période allant de juillet à fin septembre, l'entreprise a généré des revenus de 18,28 milliards d'euros contre 19,08 milliards d'euros sur la même période de 2024.
Le chiffres d'affaires de la société a en conséquence baissé de 4% en données publiées à cause d'effets de changes défavorables. Mais en données comparables, c'est-à-dire hors effets de changes et de périmètre, le groupe a enregistré une croissance de 1%.
La division mode et maroquinerie (Louis Vuitton, Dior, Céline, Loewe), la plus scrutée par les analystes, a, elle, accusé une baisse de 2% de ses revenus en données comparables.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une base de comparaison favorable
LVMH a fait mieux qu'attendu. Selon un consensus Visible Alpha cité par Bank of America dans une note publiée, le consensus (la prévision moyenne des analystes) anticipait un repli en données comparables de 0,6% en données comparables et de 3,9% au niveau de la division mode et maroquinerie.
La banque, elle, retenait une baisse de 0,1% au niveau du groupe et de 3,5% pour la mode et maroquinerie. UBS retenait des reculs respectifs de 1% et de 4%, HSBC était à 0,8% et 4,1%. Morgan Stanley anticipait un repli de 4% pour la mode et maroquinerie.
LVMH a enregistré une amélioration séquentielle (c'est-à-dire d'un trimestre sur l'autre) par rapport au deuxième trimestre. Ses revenus avaient alors baissé de 4% et la seule division mode et maroquinerie de 9%.
Le groupe de luxe a pu bénéficier d'une base de comparaison clémente. Au troisième trimestre 2024, LVMH avait été quelque peu pénalisé par un certain attentisme économique en amont de la présidentielle américaine (qui s'était tenue en novembre). Les ventes de LVMH avaient ainsi reculé de 3% au troisième trimestre 2024 en données comparables (contre une hausse de 2% au deuxième trimestre 2024) et la division mode et maroquinerie avait affiché une baisse de 5% sur cette période (contre une hausse de 1% au deuxième trimestre).
Dans sa note "preview", UBS expliquait que l'impact de la base de comparaison au troisième trimestre 2025 entrainerait mécaniquement un impact positif de six points de pourcentage sur la variation du chiffre d'affaires (dans la division mode et maroquinerie), par rapport au deuxième trimestre 2025.
La mode et maroquinerie rassure
Les analystes, dans leurs notes publiées ce mardi soir apprécient néanmoins la performance de la division mode et maroquinerie.
Cette division "qui revêt une importance capitale, a dépassé les attentes, modérant le recul de la croissance organique à 2% (contre 3,9% selon le consensus)", observe Bernstein.
"Nous pensons que cela s'explique par une stratégie marketing plus efficace de la part de Louis Vuitton, tandis que Dior est davantage à la traîne. Les résultats indiquent une combinaison d'efforts internes et d'une demande chinoise légèrement plus positive, qui pourrait suivre une trajectoire de reprise en forme de 'U', ajoute l'intermédiaire financier.
"Dans l’ensemble, nous considérons ces résultats comme un pas dans la bonne direction, et en avance sur les attentes à la fois des 'sell-sides' (les analystes, NDLR) et des buy-sides (pour simplifier les opérateurs de marché, plus exigeants généralement, NDLR), ce qui devrait suffire à soutenir l'action, compte tenu de sa hausse de 9% au cours des trois derniers mois", apprécie de son côté Royal Bank of Canada.
L'Asie hors Japon renoue avec la croissance
En dehors de la mode et la maroquinerie, toutes les divisions sont en croissance. Elles ont également toutes dépassé les attentes, selon Bernstein.
Les vins et spiritueux ont progressé de 1% en données comparables au troisième trimestre, les parfums et cosmétiques ont enregistré une hausse de 2%, la joaillerie et horlogerie a signé une progression de 2% tandis que la division sélective a vu ses revenus progresser de 5%.
Par région, les États-Unis ont vu leurs revenus augmenter de 3% en données comparables, l'Europe enregistre une baisse de 2% tandis que l'Asie hors Japon a renoué avec la croissance avec une hausse de 2%.
Le Japon a vu ses revenus baisser de 13% en données comparables après avoir essuyé un repli de 28% au deuxième trimestre sur ces mêmes bases.
Les ventes au Japon ont été pénalisées par la remontée du yen qui rend moins intéressants les achats des produits de luxe pour les touristes, notamment chinois. Le Japon avait, sur l'ensemble du premier semestre 2024 "bénéficié de la hausse anormale des dépenses de la clientèle touristique à cause de la forte baisse du yen", explique d'ailleurs LVMH dans son communiqué.
La réaction boursière à cette publication s'observera mercredi à la Bourse de Paris. En attendant l'ADR (des certificats de dépôts qui permettent à des investisseurs américains de spéculer sur des groupes étrangers) de LVMH à New York prend 6,7% vers 18h30.
Ces dernières semaines, de nombreux analystes sont repassés à l'achat (ou équivalent) sur l'action LVMH, jugeant que le numéro un du luxe sera le grand bénéficiaire de la reprise du secteur qui devrait s'amorcer l'an prochain avant de s'affermir en 2027. Sur cette dernière année, Morgan Stanley pense que le groupe devrait revenir à une croissance en données comparables proche de 10%. Les analystes citent plusieurs moteurs de hausse de l'activité. Notamment un redressement des ventes de Dior permis par le regain d'innovation et de nouveautés, alors que les premières collections du nouveau directeur artistique, Jonathan William Anderson, ont été bien reçues.
Recevez toutes les infos sur LVMH en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email