(BFM Bourse) - Le groupe coté à Bruxelles a bénéficié de la reprise de la fréquentation dans ses salles de cinéma au premier semestre, renouant avec un résultat net positif. En juin, les grandes affiches lui ont même permis de dépasser son activité du même mois de 2019.

Kinepolis a retrouvé des couleurs sur les six premiers mois de 2022. Après des exercices 2020 et 2021 marqués par le sceau de la pandémie, l’exploitant belge de salles de cinéma tire parti du retour des cinéphiles dans les salles obscures.

De janvier à juin, Kinepolis a accueilli 13,7 millions de visiteurs, soit plus de cinq fois plus qu’au premier semestre de 2021.

"Alors qu’au premier trimestre, les mesures Covid étaient encore en vigueur dans la plupart des pays et que les cinémas néerlandais, ainsi qu’une partie des cinémas canadiens, sont restés fermés jusqu’à la fin du mois de janvier, les mesures furent levées au deuxième trimestre pour l’ensemble des complexes", a expliqué l'entreprise.

Sur le deuxième trimestre, la fréquentation a ainsi représenté 87% de celle de la même période de 2019, le dernier exercice épargné par la crise sanitaire, contre 77,2% pour l’ensemble du premier semestre.

Top Gun et Jurassic World comme locomotives

La reprise progressive de l’activité a été tirée par les blockbusters. Kinepolis évoque en particulier "Top Gun : Maverick" "Jurassic World : Le Monde d’Après" et "Elvis", qui ont permis à la fréquentation de dépasser en juin son niveau de 2019.

"Les blockbusters jouent un rôle important dans la reprise de la fréquentation des cinémas, et nous escomptons que les films de moyenne envergure et locaux atteindront leur plein potentiel au cours des mois à venir", a estimé Eddy Duquenne, le directeur général de Kinepolis, cité dans un communiqué.

Kinepolis, qui exploite 110 complexes dont 14 en France, a en conséquence vu l’ensemble de ses indicateurs financiers bondir. Ses revenus ont atteint 228 millions d’euros, soit plus de cinq fois plus qu’au premier semestre 2021, représentant 93,5% de ceux de la même période de 2019.

Retour dans le vert

Le résultat opérationnel s’est établi à 27,9 millions contre une perte de 48 millions d’euros sur la même période de 2022. Kinepolis a également renoué avec un bénéfice net, de 9 millions d’euros, alors qu’il avait accusé une perte nette de 45,8 millions d’euros un an plus tôt.

"Je suis fier de la reprise financière de l’entreprise et de notre capacité financière retrouvée qui nous permettra de poursuivre notre expansion interne et externe", s’est réjoui Eddy Duquenne.

Les investisseurs ont d’abord apprécié ces chiffres, le titre Kinepolis gagnant plus de 5,5% à la Bourse de Bruxelles en début de séance, avant de prendre leurs gains. En milieu d’après-midi l’action cédait 0,4% à la Bourse de Bruxelles où l’entreprise est cotée depuis 1998. Depuis le début de l'année, le titre accuse une baisse de 12,6%.

Ce parcours boursier reste néanmoins enviable au regard de celui de Cineworld. L’exploitant britannique de cinéma a plongé de près de 60% mercredi à la Bourse de Londres, après avoir prévenu que sa fréquentation était décevante et qu’il envisageait "diverses options" pour se recapitaliser. Ce jeudi l’action Cineworld reprenait un peu moins de 20%, limitant ainsi sa baisse à environ 70% depuis le 1er janvier.

Par Julien Marion