(BFM Bourse) - Les manifestations pro-démocratie dans l'ex-colonie britannique provoquent une escalade de tensions entre le gouvernement central de Pékin et la population hongkongaise. En Bourse, ces événements affectent plusieurs secteurs parmi lesquels le luxe, Hong-Kong pesant plus de 10% du marché mondial. Les valeurs françaises du secteur souffrent à la Bourse de Paris.
L'ex-colonie britannique traverse probablement sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, Pékin faisant face, depuis début juin, à des manifestations pour la démocratie à Hong Kong. Lundi, des milliers de manifestants ont bloqué l'aéroport, le 8e plus fréquenté au monde, provoquant l'annulation de tous les vols au départ et à l'arrivée de ce hub international, un fait rarissime. Si le mouvement était parti du rejet d'un projet de loi hongkongais qui entendait autoriser les extraditions vers Pékin, il a depuis considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de la Chine dans les affaires intérieures, exacerbant les tensions entre le gouvernement central de Pékin et et la population hong-kongaise.
Les manifestations, "un chemin sans retour" pour l'exécutif hongkongais
La cheffe de l'exécutif hongkongais -désignée par Pékin-, Carrie Lam, a exclu toute concession et mis en garde mardi, à nouveau, contre les conséquences pour la région semi-autonome, une des capitales mondiales de la finance. "La violence, que ce soit son utilisation ou son apologie, poussera Hong Kong sur un chemin sans retour et plongera la société hongkongaise vers une situation très inquiétante et dangereuse", a-t-elle ainsi affirmé, menaçante, lors d'une conférence de presse.L'aéroport a rouvert mardi mais le trafic y reste perturbé, des centaines de vols étant toujours annulé alors qu'un nouveau rassemblement y est prévu cet après-midi.
Une prolongation pourrait avoir des conséquences dramatiques pour le secteur du luxe
Quoi qu'il advienne désormais, "plusieurs secteurs sont et seront impactés par les événements qui se déroulent actuellement à Hong-Kong" relèvent les experts de Mirabaud Securities Genève dans leur note matinale. À commencer par le luxe, l'ex-colonie britannique étant "l'une des places fortes mondiales du secteur puisqu'elle pèse pour plus de 10% du marché mondial du luxe" ajoutent-ils."Seule différence notable pour l’instant avec la révolte de parapluies jaunes (qui avait débuté comme une grève étudiante en faveur de la démocratie et s’était transformé en octobre 2014 en occupation du quartier central des affaires à Hong Kong, ndlr) : le moment dans l’année" poursuivent les experts de Mirabaud Securities. De fait, "la révolte des parapluies" avait eu lieu pendant la fameuse Golden Week en octobre, "moment privilégié pour le travailleur chinois pour faire du shopping de luxe à Hong-Kong, place détaxée" indiquent-ils. "Une prolongation de la durée de ces manifestations pourrait donc avoir des conséquences véritablement dramatiques sur le secteur du luxe" concluent-ils.
Le secteur délaissé à la Bourse de Paris
Déjà en difficultés lundi (-2,1% pour LVMH, -1,3% pour Kering et -0,5% pour Hermès), les géants français du luxe creusent encore leurs pertes mardi matin, dans un marché parisien qui évolue en repli (-0,35% pour le CAC 40 vers 10h50) face aux risques qui s'accumulent (crise politique italienne, effondrement des marchés argentins, dégradation des perspectives économiques, ...). Peu avant 11h, les titres des trois grands noms français du secteur évoluent en territoire négatif mardi, avec des pertes allant de 0,62% pour Hermès à 2,21% pour Kering, la deuxième plus forte chute du baromètre parisien. De son côté, la plus grosse capitalisation boursière européenne LVMH lâche de nouveau 0,8%.Recevez toutes les infos sur KERING en temps réel :
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