(BFM Bourse) - Le spécialiste des parfums sous licence est sous pression à la Bourse de Paris après la publication de ses comptes du premier semestre. Interparfums confirme cependant son objectif de ventes pour l'ensemble de l'année 2024.

Interparfums avait ravi le marché cet été en dévoilant une activité supérieure aux attentes au deuxième trimestre. Le spécialiste des parfums sous licence avait pu entre autres compter sur les premiers pas prometteurs de la licence Lacoste, obtenue en décembre 2022 pour une durée de 15 ans et qui a pris effet au 1er janvier de cette année.

Déjà publié fin juillet, le chiffre d'affaires de la société avait ainsi progressé de près de 16% pour atteindre 209,9 millions d'euros au deuxième trimestre, et de 6,7% pour s'inscrire 422,6 millions d'euros sur l'ensemble du premier semestre.

Ce mardi, le groupe français a dévoilé l'intégralité de ses performances financières sur les six premiers mois de l'année 2024. Le groupe a ainsi annoncé avoir enregistré un résultat opérationnel de 71,8 millions d'euros, qui se contracte de 9% sur un an. La marge correspondante s'est nettement effritée de 3,9 points de pourcentage d'une année sur l'autre, pour atterrir à 21,9%.

Fortes dépenses marketing

Le groupe a manqué les attentes du marché sur le front de la rentabilité, le groupe ayant consenti d'importantes dépenses marketing et publicitaires. Selon un consensus cité par Invest Securities, le résultat opérationnel était attendu à 97,2 millions d'euros quand la marge correspondante était espérée à 23%.

"Les résultats du premier semestre sont impactés par une hausse de +32% des dépenses marketing & publicité qui reviennent à un niveau normatif après un niveau modéré au premier semestre 2023", remarque Invest Securities.

Philippe Santi, son directeur général délégué avait déclaré en juillet dernier, tabler sur un recul limité" de cet indicateur au premier semestre 2024 par rapport à un premier semestre 2023 "exceptionnellement haut".

Le groupe a effectivement pâti d'un effet de base exigeant par rapport à un premier semestre 2023 de haute volée. Entre janvier et juin de l'année passée, le résultat opérationnel avait bondi de 42% pour atteindre 102,2 millions d'euros quand la marge correspondante avait ainsi atteint à 25,8%, ce qui était un "record et une singularité", rappelle Sarah Thirion, analyste chez TP ICAP Midcap.

Le bénéfice net de la société suit la même tendance pour s'inscrire en baisse de 10% sur un an, à 69,6 millions d'euros.

La trésorerie a fortement baissé sur un année, de 64% sur la période en raison du maintien à un niveau de stocks à fin juin 2024 délibérément élevé. Interparfums explique avoir eu des difficultés d'approvisionnement au cours de ces dernières années. La société explique qu'avec la baisse progressive de ces délais constatée depuis la fin de l’année 2023, elle va pouvoir réduire les stocks, ce qui aura un effet bénéfique la trésorerie sur la seconde partie de l’année 2024.

A la Bourse de Paris, les investisseurs n'apprécient pas la dernière publication d'Interparfums, dont le titre lâche 6,2%, et accuse le plus fort repli du marché parisien.

Des objectifs de ventes confirmées

Du côté des perspectives, Interparfums affiche sa confiance. Le groupe confirme ses objectifs annoncés en avril, à savoir un chiffre d'affaires de 880 à 900 millions d'euros, ce qui suggère une croissance de 10,2% à 12,7% par rapport aux 798,5 millions d'euros publiés au titre de 2023.

Cette mire intègre une prévision de ventes annuelles de 60 millions d'euros pour la licence Lacoste et donc, par déduction, "une croissance hors périmètre Lacoste de 3,5 à 4% sur des effets de base élevés à 2 ans et dans une année sans lancement majeur", précise TP ICAP Midcap.

Interparfums table également sur une marge opérationnelle "à un niveau élevé" sur l’ensemble de l’exercice 2024. TP ICAP Midcap l'estime autour de 19%. Pour l'année suivante, Interparfums devrait, selon le bureau d'études, réaliser une croissance du chiffre d’affaires de 10% sur un exercice qui comportera "des lancements majeurs notamment chez Lanvin, Rochas, Van Cleef (lancement d’une collection historique), Moncler (masculin en collaboration avec Fabien Baron), Lacoste (féminin) et, potentiellement Montblanc (nouvelle franchise en 2025 ou 2026)".