(BFM Bourse) - Le groupe japonais a annoncé qu'il acquerrait pour 2 milliards de dollars d'actions Intel. Dans le même temps, Bloomberg rapporte que le gouvernement américain pourrait prendre une participation de 10% au capital de la société américaine de semi-conducteurs.

Ça se bouscule quelque peu au balcon pour voler au secours d'Intel. Ce mardi 19 août, le conglomérat japonais Softbank, présent dans internet, la téléphonie mobile, la robotique et l'énergie, a annoncé avoir noué un accord avec le groupe américain de semi-conducteurs.

Selon les termes de cet accord, la société nippone va acquérir pour 2 milliards de dollars d'actions Intel ordinaires au prix de 23 dollars par titre, à comparer avec un cours de clôture de 23,66 dollars, lundi. Selon Bloomberg, cette prise de participation se fera via une augmentation de capital réservée.

L'action Intel est portée par cette annonce, le titre prenant 5% dans les échanges de préouverture ce mardi 19 août.

Softbank vient ajouter Intel à une longue liste de ses investissements dans les semi-conducteurs qui inclut le britannique Arm et le fondeur taiwanais TSMC. La société japonaise possède aussi une participation au capital de Nvidia représentant environ 4,8 milliards de dollars, selon Nikkei.

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Les États-Unis pourraient prendre 10% du capital

Lundi, l'action Intel a perdu 3,7% après que Bloomberg a indiqué que l'administration Trump envisageait de prendre 10% du capital de la société américaine de semi-conducteurs. L'agence de presse avait déjà rapporté la semaine dernière que le gouvernement américain songeait à entrer au capital de l'entreprise en difficulté.

Ces informations avaient propulsé le titre, avec une hausse de l'action de plus de 10% en deux séances. Les opérateurs de marché ont ainsi pu prendre prétexte des nouvelles informations de Bloomberg pour opérer des prises de bénéfices sur l'action.

D'autant que l'injection de capital telle que rapportée par l'agence a potentiellement de quoi décevoir.

Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier et un collaborateur à la Maison Blanche, le gouvernement américain pourrait convertir en actions des dotations accordées dans le cadre de l'"US Chips and Science Act", une loi promulguée sous Biden pour financer la R&D et la production de semi-conducteurs. Autrement dit, l'entrée au capital du gouvernement américain n'apporterait pas nécessairement plus de cash à Intel.

Selon Bloomberg, Intel est censé recevoir 10,9 milliards de dollars de dotations de l"'US Chips and Science Act". Or une prise de participation de 10% au capital de fabricant de puces, au cours actuel, correspond peu ou prou à ce montant (10,4 milliards de dollars).

Interrogés par Bloomberg, la Maison Blanche et le département américain du Commerce n'ont pas fait de commentaire.

Une passe compliquée

Intel traverse une période difficile depuis maintenant plusieurs années. Son action perd 33% sur trois ans et plus de 50% sur cinq ans.

Le spécialiste des semi-conducteurs a perdu son leadership dans la fabrication de puces, distancé notamment par le géant taïwanais TSMC. Le groupe a manqué une série de virages cruciaux, que ce soit sur les puces nécessaires aux smartphones, ou plus dernièrement, sur les semi-conducteurs permettant de développer les technologies d'intelligence artificielle.

"Les beaux jours d'Intel sont derrière lui, car il est actuellement désavantagé dans la fabrication de puces par rapport à Taiwan Semiconductor, ou TSMC, et à ses partenaires fabricants de processeurs, tels qu'AMD, Nvidia et Apple", explique Brian Colello de Morningstar.

"Il est possible que la meilleure issue pour les investisseurs d'Intel soit la scission de ses activités de conception de puces (segment des produits Intel) et de fabrication (Intel Foundry)", poursuit l'analyste.

Le mois dernier, l'entreprise a indiqué vouloir réduire ses effectifs de 15% d'ici à la fin de l'année, supprimant ainsi autour de 15.500 postes par rapport à fin 2024.