BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a produit les preuves émanant de clients d'Intel sur lesquelles elle s'est appuyée pour infliger au numéro un mondial des semi-conducteurs une amende record de plus d'un milliard d'euros pour abus de position dominante face à son concurrent AMD.
Dans sa décision du mois de mai, la Commission avait stipulé qu'Intel avait payé des constructeurs informatiques pour annuler ou reporter des projets de lancement de produits utilisant les puces de son concurrent AMD, leur avait proposé illégalement des rabais pour les inciter à utiliser des produits Intel et payé un distributeur pour n'avoir en stock que des ordinateurs équipés de puces Intel.
Intel a contesté cette décision en justice au mois de juillet. Selon le groupe américain, l'amende de 1,06 milliard d'euros de la CE est "manifestement disproportionnée" et la Commission n'a pas réussi à prouver qu'il ait faussé la concurrence ou créé une situation dommageable pour les consommateurs.
Des documents internes de clients d'Intel, à savoir Dell, Hewlett-Packard, NEC Corp, Lenovo et Media Saturn Holding, fournis à la Commission montent qu'Intel a mené deux types de pratiques illicites, indique la Commission.
Elle cite ainsi une présentation interne du groupe Dell datant de février 2003 dans laquelle le constructeur informatique indique que s'il change tout ou partie de son unité centrale de traitement pour AMD, les représailles d'Intel "pourraient être sévères et prolongées avec impact sur toutes les lignes d'activité".
HP a pour sa part déclaré à la Commission qu'Intel lui avait demandé de lui acheter au moins 95% de ses systèmes en matière d'ordinateurs pour entreprises.
Dans un courriel d'un de ses dirigeants daté de décembre 2006, on voit Lenovo expliquer avoir mis fin à "un accord lucratif" avec Intel selon lequel le groupe chinois ne devait pas présenter de portables équipés de produits AMD en 2007.
Foo Yun Chee, version française Danielle Rouquié
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