(BFM Bourse) - Les investisseurs continuent à sanctionner Imerys, craignant en l'absence d'accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis une poursuite de la dégradation de la conjoncture qui pèse déjà lourdement sur ses comptes depuis le 1er janvier
Après avoir enregistré en 2018 sa plus mauvaise performance annuelle (-46,55%, soit encore pire qu'en 2008), le spécialiste de la valorisation des minéraux Imerys est loin de remonter la pente. Mercredi matin, son cours de Bourse recule encore de 2,64% à 36,16 euros, correspondant à un retard de 14% depuis le 1er janvier.
Maigre consolation pour ses détenteurs, le titre a toutefois quelque peu réduit ses pertes après avoir touché le mois dernier un plus bas depuis décembre 2011 sous le coup d'un nouvel avertissement.
Alors que le CAC 40 se replie de 0,8% au même moment, dans le rouge pour la troisième séance d'affilée, Imerys fait partie des valeurs cycliques les plus affectées par les craintes liées à l'économie mondiale face à l'enlisement des discussions sino-américaines, avec Eramet (-3,2%), Vallourec (-2,5%) ou CGG (-2,4%).
Touché de plein fouet par le ralentissement de l'industrie
Le groupe, dont Patrick Kron vient de reprendre la direction générale par intérim, a déjà souffert de conditions macroéconomiques difficiles sur les neuf premiers mois de l’exercice. Au troisième trimestre, Imerys a été confronté à un durcissement des conditions de marché, qui s’est traduit par une baisse des volumes plus forte qu’anticipée. Une forte détérioration de l’activité manufacturière, qui a notamment pesé sur les marchés de l’acier, de l’automobile, de l’équipement industriel et du papier -principaux débouchés pour ses produits- , s’est traduite par un recul de 6,9% des volumes de vente, après un deuxième trimestre qui avait déjà subi une baisse de 4,8%. Avec un effet de levier particulièrement pénalisant sur les résultats : au troisième trimestre, le bénéfice a fondu de 23%.
Misant sur "la persistance probable de conditions macroéconomiques défavorables" au dernier trimestre, le groupe a donc fortement réduit le mois dernier son objectif sur l'année, anticipant une baisse d'environ 20% du bénéfice par rapport à 2018, et révoqué dans la foulée Conrad Keijzer, moins d'un an et demi après sa nomination comme directeur général.
C'est à son président Patrick Kron (qui avait une première fois dirigé Imerys entre 1998 et 2002, avant d'être nommé pour redresser Alstom alors au bord de la faillite) que revient pour l'heure la direction du groupe, "pour une période intérimaire, le temps de mener un processus de désignation d’un nouveau directeur général".
Priorité donnée à la réduction des coûts et à la trésorerie
"Ce changement de gouvernance ne remet pas en cause notre volonté de mener à bien le plan de transformation initié à la fin de l’année dernière, pour donner à votre groupe une meilleure orientation clients, une plus grande agilité, mais également davantage de levier opérationnel",a indiqué Patrick Kron dans une lettre aux actionnaires publiée mardi soir.
Dans la conjoncture présente, "nous nous emploierons à maintenir un prix-mix positif et continuerons de donner la priorité aux économies de coûts et à la génération de trésorerie, tout en conservant une structure financière solide grâce à une gestion stricte des investissements et du besoin en fonds de roulement".
Menacé de dégradation par Standard & Poor's, qui a placé il y a quinze jours sous surveillance négative sa note actuelle "BBB", Imerys n'a guère d'autre alternative...
Recevez toutes les infos sur IMERYS en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email