(BFM Bourse) - Les autorités chinoises organiseront mardi une conférence de presse tenue par la Commission nationale pour le développement et les réformes. Dans l'attente d'annonces, les valeurs du luxe progressent à Paris.

La Chine se dirige-t-elle vers un nouveau train de mesures de relance pour soutenir sa croissance en perte de vitesse? La Commission nationale pour le développement et les réformes, un organe chinois de planification, tiendra en tout cas mardi une conférence de presse à 10h. Ce qui laisse augurer de nouvelles annonces après celles distillées, il y a deux semaines, par les autorités chinoises.

Des réductions de taux de la part de la Banque populaire de Chine ainsi que des dispositifs pour soutenir un marché immobilier en dépression depuis maintenant trois années ont notamment été actés.

Selon l'AFP, la conférence de presse de mardi devrait aller encore plus loin, avec potentiellement des mesures de soutien fiscal et/ou de nature à aider la consommation des ménages. La Chine vise une croissance d'au moins 5% cette année.

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Le luxe intègre déjà un peu la nouvelle

Les marchés actions chinois sont clos depuis le 30 septembre dernier et jusqu'à ce lundi inclus en raison de célébrations liées à la fête nationale. A la clôture de lundi dernier, le CSI 300, qui regroupe les plus importantes actions des places de Shanghai et Shenzhen, avait pris 25% en cinq jours, grâce aux mesures annoncées.

A la Bourse de Paris ce lundi, les valeurs du luxe montent en anticipation des potentielles annonces de mardi. Kering s'adjuge 4% vers 15h30, la plus forte hausse du CAC 40, LVMH prend 2% et Hermès gagne 1,3%.

"Ce sont probablement les informations sur cette conférence de presse qui expliquent cette réaction positive sur le luxe, car elles suggèrent que la Chine pourrait prendre de nouvelles mesures de relance", juge un analyste.

La Chine constitue une région clef pour les groupes de luxe, et les dépenses des ménages chinois restent très importants pour leurs croissances. Bank of America estime que ces dépenses, dans leur globalité, représentent environ 30% des revenus des groupes de luxe. De plus, sur les 20 dernières années, le luxe a affiché une croissance mondiale annuelle de 9% par an et la banque américaine estiment que les consommateurs chinois ont contribué à hauteur de 40% à cette croissance.

Prudence des bureaux d'études

Si les revenus en Chine à proprement parler ont pu souffrir dernièrement, les consommateurs chinois expliquent en grande partie la forte croissance enregistrée au Japon par les sociétés du secteur.

Au deuxième trimestre, LVMH avait vu ses revenus bondir de 57% dans ce pays, grâce aux achats de touristes chinois, attirés par la faiblesse du yen. Le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, avait rappelé en juillet aux analystes que Fukuoka, une grande ville du Japon, se situait à seulement deux heures de bateau des cotes chinoises.

"Le ralentissement de la consommation se matérialise tout juste au troisième trimestre de l'année 2024. Nous pensons qu'une amélioration de la confiance et du sentiment est nécessaire pour atteindre ne serait-ce que notre prévision d'une croissance du luxe chinois stable en glissement annuel pour 2025", a toutefois prévenu Bank of America dans une note publiée la semaine dernière.

HSBC de son côté avait jugé, également la semaine dernière, que l'humeur des consommateurs chinois dans le luxe était "plutôt médiocre", jugeant que le "chemin vers la reprise de la consommation chinoise de produits de luxe (serait) long".

Deutsche Bank ne se montrait pas non plus optimiste. "Le changement radical de la demande (de luxe, NDLR) en Chine en août et septembre a renforcé les craintes que la période de normalisation de la demande ne dure plus longtemps que prévu. Selon nous, les attentes des investisseurs ont été revues pour le troisième et le quatrième trimestre" a-t-elle jugé.

"La question se pose à présent pour 2025, où l'on manque de visibilité sur la nature structurelle ou cyclique du ralentissement de la consommation chinoise et sur la mesure dans laquelle les mesures de relance chinoises pourraient revigorer la demande. Nous estimons qu'il existe un risque important qu'un changement radical de la demande entraîne une baisse des perspectives de croissance pour l'industrie en 2025", concluait la banque.