(BFM Bourse) - Le sellier a annoncé avoir réalisé 3,36 milliards d'euros de revenus au troisième trimestre, traduisant une croissance à taux de changes constants de 15,6%, soit assez nettement au-dessus du consensus.
Encore une fois, Hermès fait honneur à son rang. Déjà lors de la précédente saison des résultats le sellier avait constitué une rare éclaircie dans un secteur du luxe qui avait alors fait grise mine dans son ensemble.
Cela semble encore être le cas pour cette nouvelle vague de publications. La semaine dernière, tant LVMH que L'Oréal ont affiché une activité inférieure aux attentes, le groupe dirigé par Bernard Arnault ayant été d'ailleurs fortement sanctionné par les investisseurs.
A contrario, Hermès livre une copie satisfaisante. Sur l'ensemble de la période allant de juillet à fin septembre, la troisième plus forte capitalisation boursière de la place de Paris a dégagé des revenus de 3,365 milliards d'euros, en hausse de 7,3% en données publiées sur un an et de 15,6% hors effets de devises.
"La solide performance au troisième trimestre reflète la forte désirabilité de nos collections partout dans le monde, avec toujours une belle dynamique en Asie et en Amérique. Plus que jamais, dans un contexte mondial incertain, nous renforçons nos investissements et nos équipes pour accompagner la croissance", a déclaré Axel Dumas, le gérant d'Hermès, dans un communiqué.
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Croissance divisée par trois en Asie hors Japon
Certes, sans surprise, cette progression du chiffre d'affaires traduit une décélération par rapport au précédent trimestre, où les revenus avaient augmenté de 27,5% à taux de changes constants.
Mais ce coup de frein avait été nettement anticipé par les analystes, qui, selon un consensus cité par Deutsche Bank, tablaient sur une croissance à taux de changes constants limitée à seulement 13%. Hermès a donc battu de plus de 2,5 points de pourcentage le consensus.
Dans le détail, la région Asie-Pacifique hors Japon explique quasiment à elle toute seule le coup de frein de l'activité d'Hermès. Au troisième trimestre, cette région a enregistré une croissance à taux de changes constants de 10,2%, tout juste au-dessus des 10% attendus par le consensus, atteignant 1,58 milliard d'euros. Soit plus de trois fois moins que la croissance à taux comparables réalisée au deuxième trimestre (33,7%).
Hermès invoque la base de comparaison pour expliquer ce ralentissement. "Pour mémoire, le troisième trimestre 2022 était exceptionnel après la levée des mesures sanitaires en Chine", évoque ainsi le groupe dans son communiqué.
L'exception du secteur
Dans les autres régions, la croissance est restée robuste au troisième trimestre avec une progression des revenus de 18,1% hors effets de changes en Europe à 814 millions d'euros tandis que la zone Amériques a enregistré une progression de 20,4% sur ces mêmes bases. Le consensus anticipait des progressions respectives de 15% et 16% pour ces deux régions.
Par division, la maroquinerie-sellerie a vu sa croissance atteindre 15,8% hors effets de changes tandis que les vêtements et accessoires ont cru de 18,3%.
La publication de la société satisfait le marché, l'action Hermès prenant 1,1% vers 10h00 et signant la deuxième plus forte progression du CAC 40, après ouvert sur une hausse de plus de 3,5%.
"Hermès est une véritable exception dans le secteur qui témoignera d’une meilleure résilience relative dans un environnement éventuellement moins vertueux", apprécie Sarah Thirion de TP ICAP Midcap.
Stifel souligne que le groupe a été capable de surmonter "des bases de comparaison très difficiles" sur ce trimestre. La banque estime aussi que la croissance affichée par la société s'avère "largement en ligne" avec les attentes du marché qui, selon elle, a probablement revu à la hausse ses exigences après l'excellente publication, la semaine dernière, du comparable italien Brunello Cucinelli.
Hermès "a réalisé un solide troisième trimestre, chaque région ayant connu une croissance à deux chiffres malgré un ralentissement de la demande dans le secteur, confirmant ainsi une fois de plus le caractère unique de son modèle d'entreprise", apprécie pour sa part UBS.
Interrogé lors d'une conférence analystes sur de nouvelles hausses de prix en 2024, le directeur financier d'Hermès, Eric du Halgouët, a indiqué que la décision n'avait "pas encore été déterminée". "Nous sommes en train de lancer le processus budgétaire et regardons métier par métier les hausses des prix des matières premières", a-t-il expliqué. En 2023, la société avait passé des hausses de prix globales d'environ 7%, a-t-il rappelé.
Surtout, le dirigeant a envoyé un signal encourageant sur la demande. Le directeur financier a indiqué que la société ne constatait ainsi pas "de rupture de tendance" sur l'ensemble de ses marchés, avec un trafic "toujours dynamique".
"Maintenant nous sommes prudents, certaines des publications dans le secteur évoquant un ralentissement des produits plus accessibles, que vous appelez produits aspirationnels. Nous ne percevons pas à ce stade de tendance similaire mais restons attentifs notamment en raison du contexte géopolitique" qui peut peser sur les flux touristiques, a poursuivi Eric du Halgouët.
Le dirigeant a néanmoins fait valoir que sa société était "moins exposée que d'autres compte tenu de la valeur de sa maison et de sa clientèle fidèle et qualitative sur l'ensemble des zones".
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