(BFM Bourse) - Le groupe d’événementiel a été choisi pour entrer en négociations exclusives avec l'Etat afin d'obtenir la concession de l'emblématique enceinte sportive basée aux portes de Paris. Ce qui pourrait contribuer à ses revenus à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros par an.

GL Events coiffe au poteau le consortium Bouygues-Vinci dans la course pour décrocher la concession du Stade de France. Le spécialiste de l’évènementiel, qui propose une gamme de services allant de l'ingénierie à la logistique jusqu'à la mise en œuvre des événements sur le terrain, a annoncé mardi soir être entré en négociations exclusives avec l’Etat Français pour exploiter le Stade de France, dont la première concession arrive à expiration début août 2025.

Le groupe lyonnais a confirmé les informations de nos collègues de RMC Sport qui avaient rapporté un peu plus tôt dans la journée, que l'Etat avait donné sa préférence au projet de GL Events, et non à celui porté par le consortium Vinci-Bouygues qui exploite pourtant le Stade de France depuis 1995.

Une expérience dans les événements sportifs d'envergure

L’une des différences majeures entre les deux offres concernait le montant des investissements consentis pour la durée de la concession, avance TP ICAP Midcap dans sa note publiée ce mercredi matin. "Alors que Bouygues-Vinci avait présenté un plan d’investissement très ambitieux de plus de 400 millions d'euros, GL Events faisait le choix de la raison avec des 'capex' (dépenses d’investissements) de 'seulement' une centaine de millions d’euros sur les 30 ans d’exploitation", poursuit le bureau d'analyses, qui ajoute que ce "contrat potentiel n’est donc pas de nature à déséquilibrer le bilan du groupe".

Aussi, l'ex-Générale de Location est identifiée comme un acteur qui a l’expérience des manifestations sportives d'envergure. Le groupe lyonnais a été l'un des grands artisans des Jeux olympiques de Paris 2024. Il a notamment fourni des tribunes temporaires et aménagé les sublimes jardins du château de Versailles pour accueillir les épreuves équestres et para-équestres de Paris 2024.

Le spécialiste de l’événementiel a été à l’œuvre lors de la Coupe du monde de Rugby organisée en France à l'automne 2023. Sponsor de cet événement mondial, GL Events a installé plus de 14.000 mètres carrés de structures temporaires dans les 8 villes hôtes de la compétition.

Décrocher officiellement l'exploitation du Stade de France serait donc une consécration pour GL events qui ajouterait un actif prestigieux à son portefeuille et qui viendrait enrichir son offre "Venue", dédiée à la gestion de sites pour accueillir divers événements.

De plus cet actif pourrait "contribuer à encore renforcer la notoriété internationale du groupe compte tenu du caractère emblématique du site", remarque Florian Cariou, l'analyste en charge de la couverture du dossier pour TP ICAP Midcap.

Un parcours boursier décevant

D’un point de vue financier, TP ICAP Midcap estime que l’exploitation du Stade de France devrait générer un chiffre d’affaires annuel entre 70 millions d'euros et 80 millions d'euros pour cette concession prévue pour 30 ans. "Loin de se lancer dans l’inconnu, GL Events a en tout cas déjà fait ses preuves dans la gestion d’enceintes sportives comme avec le Stade Gerland à Lyon", ajoute le bureau d'études.

Malgré cette expérience éprouvée dans la gestion d'enceintes sportives, tout n'est pas gagné pour autant. "Bien que déterminante, cette étape (l'entrée en négociations exclusives avec l'Etat français, NDLR) ne fait pas du groupe l’attributaire du contrat", tient à rappeler GL Events.

"Et ce n'est qu'à l’issue de cette négociation décisive qui devrait prendre fin d’ici la fin du mois de janvier 2025 que la décision finale sera prise", rappelle le groupe.

La société lyonnaise doit encore obtenir le feu vert des Fédérations Françaises de Football et de Rugby, principaux locataires de l’enceinte dionysienne, ajoute pour sa part Florian Cariou.

Pour autant, le spécialiste estime à ce stade qu'une "issue positive peut cependant être raisonnablement espérée pour ces négociations "compte tenu des connexions de GL Events avec le monde du rugby". GL Events est aussi l'actionnaire du club de rugby lyonnais Lyon Olympique rugby (LOU) depuis 2013.

La signature du contrat est prévue pour avril avec un début d’exploitation à partir d’août 2025, ajoute Florian Cariou. "Au final, si les bonnes nouvelles continuent de s’enchaîner pour GL Events, le parcours boursier du titre reste décevant", pointe néanmoins l'analyste.

Ce mercredi, le titre GL Events est stable à la Bourse de Paris en milieu de journée, après avoir progressé de 2,7% mardi.

Convaincu de "la nette sous valorisation du groupe", l'analyste reconduit sa recommandation à l’achat et son objectif de cours de 27 euros. Ce qui confère un potentiel de hausse de 56,6% par rapport aux cours actuels de 17,24 euros, ce mercredi vers 11h40.

À l'issue d'un premier semestre tonique, GL Events avait confirmé, en septembre, viser une croissance de son chiffre d'affaires de plus de 9% et anticipe une croissance de 13% de son résultat brut d'exploitation pour 2024.