par Noëlle Mennella et Caroline Jacobs

PARIS (Reuters) - GenOway a pour priorité d'être rentable à court terme et estime que l'évolution positive de son cash flow au deuxième semestre 2008 constitue un bon signal dans ce sens, a déclaré Alexandre Fraichard le président directeur général de la société de biotechnologie.

"Notre priorité cette année, c'est la rentabilité. Il faut privilégier la rentabilité et le cash à la croissance absolue", a-t-il dit lors du sommet sur les biotechnologies organisé par Reuters.

Depuis trois ans le groupe connaît une croissance annuelle de 20 à 30% de son chiffre d'affaires. Mais cette progression des ventes ne se ressent pas au niveau du résultat car le triplement en deux ans de l'activité du groupe aux Etats-Unis a alourdi le poids du dollar sur ses comptes.

En 2008, les Etats-Unis, principal moteur de croissance des modèles animaux génétiquement modifiés, a contribué à hauteur de 40% au chiffre d'affaires de GenOway contre 18% en 2006. Alexandre Franchard a estimé que cette part dépasserait les 50% en 2009.

GenOway a terminé l'exercice 2008 sur une perte nette de 1,2 million d'euros (1,1 million en 2007) tandis que sa perte opérationnelle a été de 0,9 million d'euros (1 million en 2007) et que son chiffre d'affaire a crû à 6,7 (4,8) millions.

L'entreprise lyonnaise, fondée en 1999 et cotée en Bourse depuis mai 2007, met au point des modèles de rats et de souris génétiquement modifiés destinés à la recherche pharmaceutique. Son capital est détenu par Dassault Aviation à hauteur de 20,8%.

DEUX ACCORDS SIGNIFICATIFS EN VUE

Alexandre Fraichard a précisé que "les deux tiers des Top 20 de la pharmacie" étaient des clients de GenOway dont BMS, Merck, Jonhson & Johnson ou encore Pfizer.

Le P-DG ajouté que des discussions étaient en cours avec deux d'entre eux pour "deux accords significatifs" qui pourraient être conclus en 2009.

Les chercheurs de GenOway sont parvenus à trouver une formule permettant de modifier le patrimoine génétique des rongeurs pour le rendre le plus approchant de celui de l'homme et permettre aux laboratoires de tester leurs futurs médicaments.

Le patrimoine génétique des rongeurs est modifié à la demande des clients selon qu'ils veulent tester un anti-cancéreux, un anti-thrombotique ou des pathologies du système nerveux central.

Alexandre Fraichard a indiqué que deux nouvelles technologies seraient mises sur le marché avant la fin 2009 dont une accélèrera le processus de fabrication des modèles. L'autre est "un nouveau type de modèle, une souris, plus proche de l'état humain dans le domaine de l'inflammation et de l'auto immune", a-t-il ajouté.

"On travaille à la commande de partenaires. On voit cela avec eux avant même de dépenser de l'argent. On a un énorme carnet de commandes, ce que le marché n'a pas compris", a observé le P-DG.

Dans ce contexte, GenOway compte maintenir en 2009 et en 2010 ses investissements de recherche- développement au niveau de 2008.

GenOway, dont la trésorerie à fin 2008 se chiffrait à 3,1 millions, affirme de "ne pas avoir besoin de se refinancer pour faire de la croissance".

Le titre GenOway - introduit à 4,96 euros - a clôturé mardi à 2,79 euros (+1,45%), faisant ressortir une capitalisation d'environ 16 millions d'euros. L'action a gagné 96% depuis le début de l'année.

Avec la contribution de Gilles Guillaume et de Florent Le Quintec

Edité par Pascale Denis

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