par Noëlle Mennella et Caroline Jacobs
PARIS (Reuters) - La dynamique de croissance et de gain de productivité constatée par GenOway au premier semestre 2008 devrait se poursuivre en 2009 malgré la crise économique dont la société de biotechnologie se dit protégée grâce à la diversité de ses revenus.
Dans une interview téléphonique accordée à Reuters, son président directeur général Alexandre Fraichard se dit "très confiant" pour 2009.
"Il y aura une croissance en 2009 parce que l'on a un portefeuille, parce que nos clients sont contents et qu'au premier trimestre nous avons déjà engrangé des contrats. Nous sommes donc dans une dynamique de croissance et aussi une dynamique de gain de productivité sur la lancée du deuxième semestre 2008", affirme-t-il.
Mais le P-DG poursuit : "Je suis néanmoins prudent au sens ou je ne dis pas que nous serons bénéficiaires cette année."
L'entreprise lyonnaise, fondée en 1999 et cotée en Bourse depuis mai 2007, met au point des modèles de rats et de souris génétiquement modifiés destinés à la recherche pharmaceutique.
Ses investissements de recherche-développement devraient rester stables en 2009, comme ce fut déjà le cas en 2008, anticipe Alexandre Fraichard.
DES RATS SUR MESURE
GenOway a terminé l'exercice 2008 sur une perte nette de 1,2 million d'euros (1,1 million en 2007) tandis que sa perte opérationnelle a été de 0,9 million d'euros (1 million en 2007) et que son chiffre d'affaire, réalisé à hauteur de 40% aux Etats-Unis, a crû à 6,7 (4,8) millions.
A fin 2008, sa trésorerie se chiffrait à 3,1 millions, contre 5 millions un an plus tôt.
Les chercheurs de GenOway sont parvenus à trouver une formule permettant de modifier le patrimoine génétique des rongeurs pour le rendre le plus approchant de celui de l'homme et permettre aux laboratoires de tester leurs futurs médicaments.
Le patrimoine génétique des rongeurs est modifié à la demande des clients selon qu'ils veuillent tester un anti-cancéreux, un anti-thrombotique ou des pathologies du système nerveux central.
Dix à 15 millions de rongeurs par an sont utilisés par les laboratoires pharmaceutiques dans le monde dont un tiers sont des rats car ils sont proches de l'homme sur le plan physiologique et plus résistants que les souris.
La société qui, en 2002, avait annoncé la naissance de Ralph, le premier rat cloné, n'a rien cependant d'une animalerie. Elle a sous-traité à la société américaine Charles Rivers Laboratoire l'élevage des milliers de frères et soeurs de Ralph.
"Nous sommes comme un hôpital de jour. Les animaux arrivent le matin, on récupère les embryons, on injecte, on réimplante dans les femelles et ils repartent chez Charles Rivers qui les héberge", explique Alexandre Fraichard.
GenOway facture entre 50.000 et 80.000 euros pour deux à quatre rongeurs "crées sur mesure" et pour permettre au laboratoire de les reproduire. GenOway propose aussi une trentaine de "modèles" sur catalogue qui ne coûtent que 50 à 100 euros pièce. Mais, prévient GenOway, ceux-là ne peuvent être reproduit de sorte que pour faire une nouvelle expérience, les laboratoires devront racheter des animaux.
LE POIDS DU DOLLAR SUR LES COMPTES
Rare sont les laboratoires qui ne travaillent pas avec GenOway. Ainsi, affirme Alexandre Fraichard, "dans le Top 20 des grands laboratoires pharmaceutiques, 80% des groupes sont nos clients". Il cite ainsi BMS, Merck ou encore Bayer.
Depuis trois ans le groupe connaît une croissance annuelle de 20 à 30% de son chiffre d'affaires, ce qui "prouve que notre plate-forme correspond bien à une attente du marché et que l'on a un très bon positionnement", remarque Alexandre Fraichard.
Mais cette progression des ventes ne se ressent pas au niveau du résultat car le triplement en deux ans de l'activité du groupe aux Etats-Unis a alourdi le poids du dollar sur les comptes. En 2008, les Etats-Unis, principal moteur de croissance des modèles animaux génétiquement modifiés, a contribué à hauteur de 40% au chiffre d'affaires de GenOway contre 18% en 2006.
Le marché de l'animal de laboratoire a une croissance lente, à un seul chiffre, constate Alexandre Fraichard.
Elle est plus forte pour les rongeurs "qui se trouvent dans partie haute du single digit" et, parmi eux les souris et les rats blancs "dont la qualité scientifique n'est pas suffisante", réalisent les moins bonnes performances alors que les animaux génétiquement modifiés se taillent la part lion avec une croissance plutôt à deux chiffres.
Enfin, interrogé sur sa stratégie d'acquisitions ou sur les risques de voir GenOway racheté par un autre groupe, Alexandre Fraichard prône le pragmatisme.
"Que l'on soit racheté ou que l'on soit acheteur, la seule question à se poser est de savoir si cela peut renforcer GenOway par rapport à ses concurrents et offrir de meilleurs services à ses clients. Si la réponse est oui et si GenOway prend de la valeur dans une opération, on y est favorable", dit-il.
Mais le directeur général affirme qu'aujourd'hui, rien n'est en train de se faire dans un sens ou dans un autre.
Le titre GenOway - introduit à 4,96 euros - a clôturé vendredi à 1,30 euro (+0,78%), faisant ressortir une capitalisation d'environ 7 millions d'euros.
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