BOSTON (Reuters) - General Electric gagnait plus de 4% vendredi à Wall Street, des analystes de Merrill Lynch et BernsteinResearch ayant jugé que le conglomérat ne devrait pas procéder à de lourdes dépréciations d'actifs au sein de sa division de services financiers dans un avenir proche.
L'action GE a fortement baissé cette semaine, portant à 59% son recul depuis le 1er janvier, une chute deux fois plus rapide que celle de l'indice Dow Jones. Le titre gagnait 4,2% à 6,94 dollars vers 16h15 GMT. Il en valait cinq fois plus environ il y a un an.
Les investisseurs craignent surtout que GE Capital, la branche de services financiers, soit insuffisamment capitalisée pour pouvoir supporter la montée attendue des défauts de paiements au sein de son portefeuille de prêts.
Pour Steven Winoker, analyste de BernsteinResearch, même si le groupe va probablement devoir déprécier à terme la valeur de son portefeuille financier, le risque d'importantes dépréciations dans l'immédiat est faible.
"Le principal débat concernant GE en ce moment porte sur la valeur réelle des 661 milliards de dollars (du bilan de GE Capital) et sur la question de savoir si et quand des dépréciations de la valeur réelle pourraient avoir lieu", écrit-il dans une note aux clients de l'intermédiaire.
Il estime par exemple que le portefeuille immobilier du groupe vaut environ 20 milliards de dollars alors qu'il est valorisé à 32, 7 milliards dans le bilan à fin 2008.
Mais pour autant, il estime qu'aucune mesure urgente n'est indispensable.
"Nous pensons que de telles dépréciations, si elles sont nécessaires, seraient étalées sur plusieurs années, ce qui réduirait la nécessité de lever des capitaux mais pèserait sur les résultats à long terme", ajoute-t-il.
UN SOUTIEN DE L'ÉTAT PROBABLE EN CAS DE CRISE
John Inch, de Merrill Lynch, juge lui aussi peu probable que GE ait besoin de capitaux frais, une éventualité que le groupe écarte régulièrement.
Il ajoute que si GE Capital se trouvait confrontée à une crise de financement, l'Etat fédéral américain s'impliquerait probablement dans le dossier pour écarter le risque d'un dépôt de bilan ou d'une scission, étant donné le rôle majeur joué par le groupe dans le système financier américain.
Une autre interrogation récurrente concernant General Electric porte sur sa capacité à conserver sa note financière "triple A", qui lui assure depuis des années des conditions de financement avantageuses.
De nombreux observateurs à Wall Street s'attendent à ce que les agences Moody's Investors Service et Standard & Poor's privent prochainement le groupe de ce "triple A".
Le directeur financier du groupe, tout comme l'influent analyste obligataire Dan Fuss, de Loomis Sayles, ont estimé jeudi qu'un tel abaissement ramènerait la note de GE en catégorie "double A".
Si elle était rétrogradée plus bas encore, à A+, Winoker estime que GE serait confrontée à des appels de collatéraux de 8,2 milliards de dollars. Un abaissement à BBB+ l'obligerait à débourser 2,9 milliards supplémentaires, selon ses calculs.
Sur le marché des credit default swaps (CDS), le coût d'une garantie contre un risque de défaut de GE Capital sur sa dette diminuait légèrement vendredi, selon Phoenix Partners Group.
Scott Malone et Dena Aubin, version française Marc Angrand
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