par Scott Malone
NEW YORK (Reuters) - La note triple A tant prisée par General Electric pourrait être remise en cause, a déclaré le directeur financier du conglomérat américain, tout en estimant que les inquiétudes concernant le niveau des liquidités à court terme de la filiale de services financiers du groupe étaient "exagérées".
Après trois séances de forte baisse, le titre du premier fabricant mondial de moteur d'avions et de turbines électriques a bondi de quelque 6% dans les premiers échanges à la suite des propos tenus par Keith Sherin sur CNBC;
Vers 16h40 GMT, il gagnait encore 1,35% à 6,78 dollars dans la foulée alors que l'indice Dow Jones chutait dans le même temps de 2,93%.
"Il y a beaucoup de spéculations sur les risques encourus par GE Capital et, à mon avis, elles sont exagérées. Nous sommes en mesure de nous financer nous-mêmes jusqu'à la fin de l'année 2010 sans le moindre appel au marché", a-t-il déclaré.
Le plongeon du titre GE, passé mercredi sous la barre des six dollars pour la première fois depuis 1991, a essentiellement été provoqué par les craintes que GE Capital ne dispose pas de fonds suffisants pour faire face à la perspective d'une envolée des défauts de paiement dans un contexte de récession aiguë aux Etats-Unis et dans le reste du monde développé.
Keith Sherin a assuré qu'il n'y avait pas de "bombe à retardement" cachée dans les activités de GE Capital.
Depuis le début de l'année, l'action General Electric a perdu près de 60% de sa valeur, soit un recul plus marqué que celui subi par le Dow Jones ou encore le S&P 500, une évolution qui conduit un analyste à dire que le marché est peut-être devenu trop vendeur sur la valeur.
"Les activités industrielles de GE valent bien plus que le cours du marché actuel. Mais, à nos yeux, tant que l'impression que le groupe a besoin de financements - privés ou publics - persistera, l'action restera survendue et hautement volatile", a déclaré Nigel Coe, analyste chez Deutsche Bank.
La semaine dernière, General Electric a annoncé une baisse de 68% de son dividende en vue d'économiser neuf milliards de dollars sur un an.
UN "AA" POSSIBLE, SELON LE DIRECTEUR FINANCIER
Les deux principales agences de notation ont placé les notes de GE sous surveillance avec implication négative. Moody's réfléchit ainsi à baisser sa note triple A attachée à la dette à long terme du groupe.
Keith Sherin a déclaré qu'il ne pouvait imaginer que la note du groupe passe à "A" mais il a revanche jugé possible une dégradation à "AA".
Il a déclaré qu'il n'y avait pas de "solution miracle" pour isoler les pertes sur crédit de GE Capital, avant d'ajouter que la filiale n'avait pas besoin de nouveaux capitaux et qu'elle serait bénéficiaire au titre du trimestre en cours.
Le directeur financier a ajouté qu'il faudrait "une situation économique incroyablement désastreuse" pour que GE soit contraint de solliciter une aide financière dans le cadre du plan Troubled Asset Relief Program (Tarp).
Le groupe prévoit de rencontrer les investisseurs le 16 mars afin de leur fournir plus de détails sur la santé financière de GE Capital. "Nous prenons acte du fait que nous devons faire preuve de plus de transparence", a déclaré Keith Sherin.
Cela fait plus de 40 ans que Moody's accorde une note "AAA" à General Electric. Standard & Poor's attribue cette note au groupe depuis 1956.
Keith Sherin a également déclaré que General Electric devrait générer cette année un cash flow de quelque 16 milliards de dollars.
Version française Gwénaelle Barzic et Benoît Van Overstraeten
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