Avec un endettement massif représentant 125% de son PIB et un déficit public qui équivaut à
prés de 13% du PIB, alors que les normes en termes d’endettement et de déficit se situent
respectivement à 60% et 3%, la Grèce est selon certains analystes au bord de la faillite. Il faut
noter une augmentation spectaculaire des taux de refinancement grecque en quelques semaines
résultant des craintes sur les risques de défauts de la Grèce. Toutefois, une interrogation
subsiste en observant l’éclatement de cette crise grecque. En effet, la situation financière de
l’Etat Grecque dure depuis plusieurs années déjà. Pourquoi cette crise de la dette Grecque
éclate-t-elle aujourd’hui ? Quel est le rôle des fonds spéculatifs dans cette situation ? Quid
de la fiabilité des données comptables et financières Grecque ?
Risque de défaut de la Grèce
Le premier signal des craintes sur la Grèce a été l’augmentation des volumes et de la valeur
des Credit Default Swaps grecques. En effet, en se positionnant à l’achat sur ce type de produit
financier, les fonds spéculatifs tablaient unanimement sur un risque de défaut de la Grèce. Cette
situation apparait ainsi comme un acharnement sans fin sur la une crise de la dette Grecque qu’il
convient de relativiser. Rappelons aussi que la dégradation de la note souveraine de la Grèce à
BBB- en Décembre par Standard &Poors a servi de catalyseur à la dégradation de la situation. En
outre, le rendement des obligations grecques ont fortement augmenté en raison d’une
revalorisation de leur spread de signature. La Grèce emprunte ainsi sur les marchés à des taux
particulièrement élevés par rapport à ses confrères européens. Par ailleurs, la Grèce a
été au centre des projecteurs concernant la fiabilité de ses données comptables financières. En
effet, il semble que depuis plusieurs années, la Grèce maquillait ses comptes publics afin
d’être en phase avec les obligations de Bruxelles. Elle utilisait des instruments financiers
complexes conseillés notamment par Goldman Sachs et d’autres grandes Banques américaines afin de
renflouer ses comptes et masquer certaines transactions. Toutefois, ce risque de défaut de la
Grèce ne constitue t’il pas une fenêtre de tir avec comme principale cible la monnaie
européenne ?
Solidarité européenne
Avec une monnaie européenne qui a fait un parcours quasi sans faute depuis son intégration, un
affaiblissement de l’euro semble être le leitmotiv des fonds spéculatifs. En effet, la situation
grecque vient ainsi tester la crédibilité des instituions européennes et surtout la solidité de
l’euro. La paire Euro/dollar a ainsi reculé de prés de 4 % depuis l’éclatement de cette crise
grecque. Rappelons que la Grèce représente 3% du PIB Européen et qu’un abandon de l’Etat
grecque semble être improbable. C’est dans cette optique que l’ensemble des institutions
européennes ont multiplié sommets et rencontres afin de trouver des solutions communes pour aider
la Grèce mais aussi stopper l’acharnement sur la monnaie européenne en rassurant les marchés
financiers. Les pistes de solutions sont des garanties portées par les grands pays européens sur
la Grèce afin qu’elle puisse emprunter à des taux raisonnables et minimiser ainsi le cout de sa
dette pour mieux relancer son économie. Par ailleurs, le gouvernement grec compte mettre en place
un plan d’austérité afin de réduire son déficit public. La solidité de ce plan de rigueur
avait justement été remise en cause par les agences des notations. Avec l’aide de l’Europe, le
risque de cessation de paiement de l’état grecque semble ainsi s’éloigner. Cependant la
question de la dette souveraine des Etats semble être le sujet majeur de cette année 2010.
Effet domino sur d’autres états Européens et les USA
La situation grecque a masqué la l’état dans lequel se situe les autres états européens et les
USA. Elle a servi de diversion. En effet, les autres pays européens se trouvent être dans des
situations similaires. L’urgence pour les prochaines années est donc la réduction des déficits
publics et de l’endettement des états européens. Cependant il parait inefficace de prôner des
plans d’austérité en ce temps de reprise économique car ils viendraient impacter la croissance
économique. Les gouvernements européens se trouvent ainsi confrontés à un dilemme économique
important. Pour ce qui est des USA, soulignons que le Japon est devenu le premier pays à détenir
les bons du trésor américain devant la Chine. En effet, la chine se désolidarise de la dette
américaine peu à peu. Il faut dire que les 2 pays engagent des actions qui tendent à réduire
leur dépendance. Le déficit public américain qui représente l’équivalent de l’endettement
français à taux de change égale, c'est-à-dire 1500 Milliards de dollars est colossal et
représente 11% du PIB américain. L’endettement est quant à lui à 65% du PIB. La forte
internationalisation de la dette américaine (47% détenus par le reste du monde) laisse présager
qu’en cas de crise de la dette américaine, ce serait une nouvelle tempête sur l’économie
mondiale.
Il convient ainsi de relativiser les craintes de défaut sur la Grèce. Elle a servi d’angle
d’attaque des fonds spéculatifs vers la monnaie européenne. La solidarité européenne est
venue apaiser cette crise. Le défi de cette année 2010 réside dans les prochaines craintes de
défauts des autres états européens et des USA.
Salut Doggy,
Tu n'aurais pas quelques nouvelles sur la situation des fonds d'investissements au Koweit?
Pour anticiper les grands titres à venir....