DETROIT (Reuters) - Le milliardaire américain Kirk Kerkorian a vendu la totalité des actions Ford qu'il détenait encore, a déclaré une porte-parole de Tracinda, sa holding d'investissement.
Tracinda a été brièvement le plus important actionnaire extérieur du constructeur automobile au début de cette année, mais elle avait annoncé en octobre avoir engagé des discussions avec des banques en vue de céder les 133,5 millions de titres qu'elle détenait encore à l'époque.
On ignorait dans l'immédiat quand précisément a eu lieu la cession des titres.
Ce désengagement aura en tout cas été coûteux pour Kerkorian, un actionnaire activiste qui a été successivement actionnaire des trois grands constructeurs automobiles américains, avec des fortunes diverses.
Aucun porte-parole de Ford n'a pu être joint dans l'immédiat.
Kerkorian, âgé de 91 ans, a dans le passé possédé près de 10% du capital de General Motors et il a tenté en vain l'an dernier de racheter Chrysler.
Il avait surpris analystes et investisseurs en avril de cette année en commençant à acheter en masse des titres Ford, dépensant plus d'un milliard de dollars pour acquérir jusqu'à 6,5% du capital du groupe, au prix moyen de 7,10 dollars.
L'action a fini lundi à 2,22 dollars, en baisse de 3,06% sur la séance.
Fin octobre, Tracinda avait commencé à vendre des titres Ford au prix unitaire de 2,43 dollars, soit une décote de près de 66% par rapport au cours moyen d'acquisition.
Depuis lors, l'action a évolué entre un plus bas de 1,02 dollar touché en novembre et un plus haut de 3,54 au début de ce mois.
La famille Ford détient un peu moins de 3% du capital du groupe mais elle contrôle quelque 40% des droits de vote.
En juin, Kerkorian avait apporté son soutien aux mesures de restructuration mises en oeuvre par Ford, qui incluaient une injection de capitaux frais.
Son offre de participer à la recapitalisation envisagée par Ford avait alors été perçue comme un blanc-seing accordé à la stratégie du groupe, pilotée par le directeur général Alan Mulally.
Mais son passé d'actionnaire activiste n'avait pas manqué de soulever des interrogations sur ses intentions, certains le soupçonnant de vouloir remettre en cause le contrôle exercé par la famille Ford.
Ford est considéré le constructeur automobile américain le moins mal placé pour résister à la crise actuelle du secteur. Alors que GM et Chrysler ont négocié 17,4 milliards de dollars de prêts d'urgence avec les autorités fédérales, le groupe ne s'est pas joint à eux, disant être en mesure de surmonter seul les difficultés actuelles.
Kevin Krolicki, version française Marc Angrand
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