par Kevin Krolicki et John Crawley
DETROIT/WASHINGTON (Reuters) - Frappés de plein fouet par la crise, les constructeurs américains ont commencé mardi à présenter leurs plans de restructuration demandés par le Congrès pour décider de l'octroi éventuel d'une aide publique de 25 milliards de dollars.
Ford et Chrysler ont fait savoir à cette occasion qu'ils demandaient au Congrès la possibilité de bénéficier d'un prêt-relais.
Ford a ouvert la marche en présentant son plan dans lequel il demande à pouvoir accéder à un prêt-relais de neuf milliards de dollars pour financer la restructuration de ses activités.
Il prévoit par ailleurs l'annulation des primes que sa direction devait recevoir en fin d'année ainsi que tous les bonus pour les Etats-Unis en 2009. Le plan propose aussi de réduire le nombre de concessionnaires et de développer la mise au point de voitures électriques.
Le constructeur automobile, qui a consommé 7,7 milliards de trésorerie au troisième trimestre, a vu ses ventes globales reculer de près de 31% au mois de novembre.
Il a fait savoir mardi qu'il allait réduire de près de 38% par rapport à l'année précédente sa production en Amérique du Nord au premier trimestre 2009.
"L'économie continue à se contracter et les ventes de véhicules sont le reflet de cette réalité", a commenté le directeurs des ventes et du marketing de Ford, Jim Farley, dans un communiqué.
Ford anticipe toutefois un début de reprise en 2010 et estime que ses résultats avant impôt devraient être équilibrés, voire excédentaires, en 2011.
UN DOLLAR DE SALAIRE POUR LE DG DE FORD ?
Son directeur général Alan Mulally a souligné que les prévisions de résultats qui ont été soumises au Congrès démontraient que Ford serait en mesure de rembourser des prêts s'ils s'avéraient nécessaires.
Mulally a précisé que son groupe disposait pour le moment de liquidités suffisantes mais qu'il se réservait la possibilité de demander des lignes de crédit si la récession s'aggravait.
Ford a indiqué que son directeur général ne toucherait qu'un dollar de salaire si le gouvernement décidait de débloquer des fonds publics et le constructeur a également l'intention de vendre cinq avions privés.
Chrysler, de son côté, a fait savoir qu'il souhaitait bénéficier d'un prêt-relais pour assurer sa survie et mettre en oeuvre un plan de restructuration censé lui permettre de rester dans la course.
"Nous tentons de préserver notre modèle et de préserver nos emplois", a déclaré le président du constructeur automobile, Jim Press, à des journalistes à Baltimore.
Il n'a pas précisé le montant du prêt-relais demandé par son groupe mais le directeur général, Bob Nardelli, a déclaré le mois dernier devant le Congrès que Chrysler avait besoin de sept milliards de dollars pour survivre à la crise actuelle.
Press a précisé que le plan de restructuration que son groupe allait soumettre au Congrès prévoyait des mesures pour réduire les coûts ainsi que des concessions de tous les actionnaires.
Il a par ailleurs indiqué que les ventes du groupe avaient baissé d'environ 30% en novembre mais il a écarté tout risque de faillite, expliquant que cela "n'était même pas dans le domaine du possible".
General Motors de son côté n'a pas encore dévoilé son plan de restructuration.
Version française Gwénaelle Barzic
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