par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Euler Hermes s'effondre à la Bourse de Paris après avoir pris le marché par surprise en annonçant une chute de ses résultats au premier trimestre, marqués notamment par une très forte dégradation du résultat technique.

Touché de plein fouet par la ralentissement de l'économie mondiale, le numéro un mondial de l'assurance crédit, qui se disait encore, à la mi-février, bien armé pour affronter une conjoncture dégradée, a annoncé, neuf jours avant la date prévue de publication, que son résultat net avait chuté de 65,6% et son bénéfice opérationnel reculé de 37,6%.

Vers 11h00, le titre plonge de 14% à 65,85 euros, alors que l'indice européen de l'assurance cède 0,3%. Nombre de bureaux d'analyse revoient en nette baisse leurs prévisions de résultats.

Filiale d'Allianz, Euler Hermes a vu son ratio combiné - qui mesure les coûts des sinistres et les frais d'exploitation rapportés aux primes encaissées - se dégrader à 83,1%, contre 67,0% un an plus tôt.

Cette forte dégradation provient, selon Natixis, d'une augmentation plus forte qu'attendue de la sinistralité et d'un niveau bien moindre de "bonis" (reprises de provisions).

L'intermédiaire estime que cette dégradation du résultat technique rend "irréaliste l'atteinte d'un objectifs de 73% de ration combiné en année pleine".

Il a abaissé son objectif de cours sur la valeur de 98 à 80 euros, tout en restant à "accumuler".

Par ailleurs, le groupe a pâti de la baisse des marchés financiers, qui s'est soldée dans ses comptes par une moins-value de 1,5 million d'euros, contre des plus-values de plus de 56 millions un an plus tôt.

À fin mars, la valeur de marché de son portefeuille financier s'élevait à 3.508 millions d'euros, contre 3.497 millions fin 2007, avec des plus-values latentes de 89 millions contre 134 millions.

Pour sa part, CA Cheuvreux a abaissé sa recommandation sur la valeur, passant de surperformance à sous-performance avec un objectif de cours ramené de 90 à 75 euros, et a abaissé ses prévisions de bénéfice par action 2008 et 2009.

Le président du directoire d'Euler Hermes, Clemens von Weichs, a déclaré que le groupe avait pris "des premières mesures correctives" au dernier trimestre 2007, face au retournement économique, ainsi qu'une "série de mesures supplémentaires en matière de souscription de risques et de hausses de primes afin de s'adapter à ce nouvel environnement".

Il a précisé qu'Euler Hermes restait vigilant face à l'ampleur et à la durée possible du alentissement économique et qu'il n'anticipait pas d'amélioration de la situation macroéconomique avant l'automne 2008.

Pascale Denis

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