(BFM Bourse) - A deux jours d’une assemblée générale à haut risque pour l’actuel management du groupe Eiffage emmené par Jean-François Roverato, l’Autorité des Marchés Financiers vient de prendre une décision symboliquement importante en matière de gouvernance, qui ne devrait toutefois pas modifier l’équilibre des forces.

Dans son édition du jour, le quotidien financier "Les Echos" rapporte en effet que sous la pression de l’AMF, le conseil d'administration d'Eiffage a mis fin à la suspension des rachats et des souscriptions des actions Sicavas Eiffage 2000, le véhicule regroupant une grande partie des 22,4 % du capital détenus par les salariés.

En vertu du système de la "record date", la répartition des actions est fixée quelques jours avant la tenue de l’assemblée et cette répartition fait foi au moment des votes. Cela signifie que, si, entre le moment où est prise la photographie et celui où se tient l’assemblée générale, des actionnaires ont vendu des titres, ils peuvent néanmoins voter. En ce sens, Les Echos font remarquer que tout investisseur en possession d'actions jeudi soir dernier - avant la levée de l'interdiction de vente des salariés - est en mesure de voter, sous réserve de s'être déclaré à BNP Paribas avant la fin du week-end.

Dernièrement, le rapport des forces en présence semblait plutôt pencher du côté de la direction d’Eiffage qui a réussi à fédérer 43.5% des voix grâce notamment à la part des salariés bloquée dans la Sicavas Eiffage 2000 et au soutien de la CDC.