(BFM Bourse) - Mal orienté dès les premiers échanges mardi matin, l’action Eiffage a finalement clôturé en chute libre de 8.5% à 118 euros, en tête du palmarès des plus fortes baisses du SRD.

Après s’être envolée de près de 80% en l’espace de trois semaines, dont 18% au cours des cinq dernières séances, l’action Eiffage a fait l’objet ce mardi d’importantes prises de bénéfices. Aidé par certains commentaires d’analystes rapportés par la presse, le marché a manifestement pris conscience aujourd’hui du caractère fragile de l’envolée de ces dernières semaines.

De l’avis général, la volonté de l’espagnol Sacyr de faire le plein des voix avant l’assemblée générale du 18 avril constitue l’unique catalyseur de la hausse du cours depuis la mi-mars. Sacyr est monté à 33.2% du capital d’Eiffage, juste en dessous du seuil réglementaire de 33.3% au-delà duquel il doit lancer une OPA. Une montée qui s’est effectuée parallèlement à l’entrée au capital d’un autre espagnol, Grupo Rayet, qui franchi à la hausse les seuils de 1, 2, 3 et 4% du capital et des droits de vote.

Or tout porte à croire qu’une fois passée la date du 13 avril, qui marque la limite assurant la jouissance des droits de vote à l’assemblée générale du 18 avril, le soutien spéculatif risque de disparaître brutalement.

Les chances de Sacyr d'imposer la nomination de cinq administrateurs étant relativement faibles aux yeux des analystes, le potentiel de baisse apparaît élevé dans l’hypothèse où le marché viendrait à valoriser Eiffage sur la base de ses seuls fondamentaux. Dans un tel cas de figure, l’action Eiffage ne vaudrait ainsi pas plus de 80 euros, selon Merrill Lynch.