(BFM Bourse) - Le boycott au Maroc et la fin de la dynamique du lait infantile en Chine ont ramené le rythme de croissance organique à son plus bas niveau depuis plus d'un an. Le cours de Danone s'en ressent.

L'action Danone cède plus de 2% mercredi à 63,62 euros vers 10h00, effaçant ses gains des deux précédentes séances, après la publication par le producteur de l'eau minérale Volvic et des yaourts Actimel de ventes en recul au troisième trimestre. Le chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 6,186 milliards d'euros, en repli de 4,4% sur un an.

L'effet des variations de devises a été fortement négatif. Car en données comparables, le chiffre d'affaires est toujours en progression de 1,4% sur un an. Cela reste néanmoins le rythme de croissance le plus faible depuis le deuxième trimestre 2017. Danone a en outre confirmé s'attendre globalement à un second semestre plus faible, en raison d'une base de comparaison plus élevée qu'au premier.

Freiné par la Chine et le Maroc

Chine et Maroc : ces deux marchés ont à nouveau posé des difficultés au champion français de l'agroalimentaire. En Chine, le troisième marché de Danone, la phase d'expansion des ventes de la nutrition infantile comme le lait Yashili (sur fond de mini-baby boom) a pris fin, avec un recul de l'ordre de 20%.

Dans son ensemble, le pôle nutrition spécialisée a enregistré un recul de 3,9% des volumes vendus, soit une baisse de 1,5% en données comparables. Au Maroc, Danone a continué à "faire face aux conséquences d'un mouvement de boycott", accusant une baisse d'environ 35% dans le pays.

De bonnes performances dans les eaux et aux Etats-Unis

Parmi les segments les plus porteurs, on notera une progression de 6,4% de la branche eaux et de 2,7% des produits laitiers et d'origine végétale (EDP) aux Etats-Unis.

"Notre performance dans les pôles EDP et eaux a compensé des conditions difficiles en Chine, où le marché de la nutrition infantile montre des signes de changement de dynamique après une période de croissance exceptionnelle. Nous avons les fondamentaux en place pour garder le cap dans l’environnement actuel de volatilité des marchés émergents et d’effets devises défavorables, et continuer à générer une croissance durable rentable", a indiqué Emmanuel Faber, pour qui 2018 constitue le premier exercice complet en tant que PDG, Franck Riboud lui ayant laissé ses fonctions de président en décembre dernier.