Par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - CNP Assurances table sur une croissance zéro de son activité en France en 2008 et estime que son modèle économique lui permet de ne pas être impacté par les accidents de parcours du marché de l'assurance vie.
"Notre modèle a cette caractéristique qui fait que la baisse du chiffre d'affaires ne fait pas obstacle à une hausse des provisions mathématiques, ce qui en fait la robustesse", a déclaré à Reuters Gilles Benoist, directeur général de CNP Assurances, lors d'une interview.
"On s'obsède sur la variation de croissance de la collecte nette et on oublie qu'en valeur absolue, elle a progressé de façon importante pendant de longues années. Elle a atteint en France 53,6 milliards d'euros en 2007, soit la 2e plus forte hausse de ces 10 dernières années, et cette masse supplémentaire s'agrège aux encours", a-t-il ajouté.
Après avoir vu son chiffre d'affaires reculer de 3,4% en 2007 en France sur le marché de l'assurance vie, CNP Assurances table sur une croissance nulle pour 2008.
"Pour 2008, nous anticipons de faire, en France, comme le marché, c'est à dire une croissance étale. Ce ne sera pas, clairement, une année exceptionnelle", a précisé Gilles Benoist, ajoutant que l'activité à l'international (qui représente 14% du chiffre d'affaires total du groupe) serait "encore une fois, plus importante".
Tirant plus de 80% de ses revenus de ses encours, qui ont progressé de 9% en 2007 à plus de 240 milliards d'euros, CNP Assurances est parvenu à dégager, en 2007, un résultat net courant hors plus values en hausse de 35% et de 20% à périmètre et taux de change constants.
ERREUR
"Nous avons donc une faible sensibilité aux accidents de parcours qui peuvent intervenir sur le marché de l'assurance vie, donc sur notre chiffre d'affaires et nos flux nouveaux", a précisé Gilles Benoist.
"La contre-performance du marché français a donné le sentiment que nous allions beaucoup souffrir. C'est là qu'est l'erreur", a-t-il tenu à préciser, tout en ajoutant qu'une baisse durable du marché de l'assurance vie ne laisserait pas CNP Assurances indemne.
"Bien sûr, s'il advenait que le marché français soit durablement en croissance nulle, ça finirait par avoir un impact", a-t-il dit.
Il s'est voulu optimiste, sur ce point, estimant que la concurrence des produits bancaires - qui a fortement pénalisé l'assurance vie en 2007 - ne "devrait pas durer éternellement" et que les nécessités de préparation à la retraite et de couverture de la dépendance devraient favoriser l'épargne longue.
Il s'est également voulu rassurant sur la réalisation du plan stratégique à cinq ans annoncé à la mi-janvier par CNP Assurances et jugé parfois trop ambitieux par les analystes.
"C'est l'environnement plus difficile qui rend notre plan stratégique ambitieux (...) Le risque le plus grand, c'est que les vendeurs ne tiennent pas compte dans leurs prix des difficultés actuelles", a-t-il souligné, faisant référence à l'objectif de doubler (soit les porter à deux milliards d'euros) les opérations de croissance externe du groupe hors de France.
Interrogé sur l'évolution du taux d'unités de compte rapporté au chiffre d'affaires, resté stable en 2007 alors que CNP se fixe pour objectif d'améliorer sa rentabilité notamment par le mix-produits, Gilles Benoist a reconnu que "le taux d'UC peut être influencé par une contre-performance des marchés financiers", tout en disant que "ce qui créer aussi beaucoup de valeur, c'est la prévoyance et l'assurance de risque".
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