(BFM Bourse) - Le spécialiste tricolore du transport international réservait une bonne surprise aux investisseurs au titre du premier semestre, où Clasquin est parvenu à assurer "dans un environnement chaotique" la continuité des opérations logistiques, et à maintenir sa marge commerciale au même niveau qu'au premier semestre 2019.
La baisse sans précédent de la production et de la consommation ainsi qu’une désorganisation des chaînes logistiques mondiales au deuxième trimestre avait fait craindre le pire pour l'ETI française Clasquin, qui n'hésite pas à se positionner face aux géants du secteur sur le marché du "freight forwarding" et de la logistique internationale (avec plus de 66 bureaux dans le monde). Proposant elle aussi des solutions globales de bout-en-bout pour transporter les marchandises d'un bout à l'autre du globe, la firme avait vu son cours de Bourse divisé par deux en moins d'un mois pour tomber en mars dernier à un plus bas de sept ans en raison des craintes suscitées par la pandémie de coronavirus et les conséquences d'un ralentissement brutal des échanges.
Finalement, le bilan d'activité sur l'ensemble du premier semestre publié jeudi soir par la société lyonnaise fait apparaître un niveau d'activité supérieur aux attentes, et une marge brute que la direction qualifie "d'excellente dans le contexte" de la période, inchangée à 36,1 millions d'euros. En Bourse, cette bonne nouvelle permettait au titre de rebondir de 14,19% à 35,40 euros vers 10h50 vendredi.
Reprise progressive depuis mai
Après -3% au premier semestre, les échanges mondiaux ont chuté de l'ordre de 18/19% au deuxième, d'après l'estimation de l'OMC avec une baisse de 15/20% du fret maritime et de 25% à 30% pour l'aérien.
Le point bas, précise Clasquin, a été atteint en avril, mai et juin marquant une reprise progressive à la suite du déconfinement dans la plupart des pays - sans avoir toutefois retrouvé les niveaux de 2019. En outre, si l'offre de services maritimes revient progressivement à la normale en fin de deuxième trimestre, l'offre de fret aérien demeure très perturbée alors que le trafic passager (sachant qu'en temps normal l'essentiel du fret est en fait transporté dans les soutes des vols passagers long courriers) est réduit à une fraction de ce qu'il était.
Dans cet environnement, les volumes maritimes transportés par Clasquin, ont particulièrement bien résisté au deuxième trimestre: +4,2% en nombre de "TEU" (ou EVP, en français "équivalent vingt pieds" qui reste l'unité de mesure de référence même si l'essentiel des marchandises est aujourd'hui transporté en conteneurs 40 pieds) et -7,2% en nombre d’opérations (respectivement -0,6% et -11,5% hors intégration de la société canadienne Cargolution).
Forte chute du fret aérien
L’activité aérienne au trimestre écoulé a été, comme attendu, plus fortement impactée : -21% en tonnage et -40,4% en nombre d’opérations (respectivement -23,6% et -45,1% hors intégration de Cargolution depuis octobre 2019).
Portée par la filiale LCI Clasquin, l’activité "ro-ro" (roll on/roll off, qui désigne le transport de tous véhicules roulants embarqués directement à bord de navires spécialisés, dits rouliers) a également connu une forte baisse de ses flux (-35,2% en nombre d’opérations) avec le Maghreb.
Au total le nombre d'opérations a diminué de 12,7% (-2,9% au premier puis -22% au deuxième trimestre), à 115.272 opérations. Le chiffre d'affaires consolidé du semestre -indicateur peu représentatif de l'activité réelle comme le rappelle Claquin car il fluctue mécaniquement avec les taux de fret maritime, aérien, des surcharges fuel et des taux de change- ressort à 181,4 millions d'euros, en hausse de 17,8% soit +8,7% hors effet de change et de périmètre.
La marge commerciale brute, considérée comme l'indicateur le plus pertinent, s'est quant à elle maintenue à 36,1 millions d'euros, stable en donnée brutes et en déclin de 7,4% à périmètre et change constants.
Transport des matériels de protection
Cette forte résistance de la marge brute dans un contexte aussi perturbé provient à la fois de l’acquisition de Cargolution, mais également de la très belle performance réalisée par l’activité aérienne (+10,3% à périmètre constant). "Dans un environnement chaotique où l’offre traditionnelle n’existait plus, le savoir-faire, la créativité et la mobilisation des équipes ont permis de proposer des solutions sur mesure et innovantes aux clients du groupe et ainsi de gérer des envois de nature exceptionnelle en transport aérien (affrètements d’avions…), notamment en provenance d’Asie ; cela inclut les matériels de protection et médicaux nécessaires à la lutte contre la pandémie du Covid", explique Clasquin dans son communiqué.
"Grâce à un système d'information de dernière génération, connectant 24/24 la totalité de notre réseau, ayant permis la continuité des opérations, les équipes se sont adaptées à des conditions de marché inédites et ont bâti des solutions en relation avec les clients et fournisseurs afin de répondre aux perturbations majeures des chaines logistiques internationales". Par ailleurs, le groupe estime que c'est la diversité de ses activités (air, mer, ro-ro, douane, logistique …) comme de ses clients (luxe, électronique, industrie, distribution…) ainsi que sa présence géographique mondiale qui lui ont permis de mieux résister à la crise que le marché.
À ce jour, en raison des incertitudes sanitaires, il reste difficile d’évaluer précisément la profondeur et la durée de la crise. L'OMC qui prévoyait en avril une baisse de -13 à -32% des échanges internationaux de biens pour l’année 2020, a précisé en juin son estimation dans une fourchette plutôt comprise entre -10 et -15%. Le groupe Clasquin envisage donc pour l’ensemble de l’année un niveau d'activité en cohérence avec ces prévisions.
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