(BFM Bourse) - Le prix des produits de base pour le premier repas de la journée a augmenté de plus de 50% sur un an, selon l'indice petit-déjeuner du courtier Etoro. Les conditions métrologiques ont fortement pesé sur les récoltes.
Le petit-déjeuner est un repas important de la journée. Mais depuis plusieurs mois, il devient de plus en plus cher avec le renchérissement du coût des matières premières qui composent un petit-déjeuner typique.
Le prix des produits de base a augmenté de 55% en une seule année, soit beaucoup plus que l'inflation globale des prix à la consommation en France qui ressort à 2,2%, selon l'indice "petit-déjeuner" concocté par Etoro. Cet indice* porte sur les produits essentiels tels que le blé, le sucre, le cacao, l’avoine, le jus d'orange, le café, le lait, le porc et le thé.
Gros coup de chaud du cacao
Depuis le début de l'année, l'indice petit-déjeuner a progressé de 33% et de 38% au cours des deux dernières années, entraîné par des hausses majeures du prix du cacao et dans une moindre mesure du jus d'orange et du café.
Le prix du cacao a connu la hausse la plus spectaculaire de tous les produits de base liés au petit-déjeuner, augmentant de 270% au cours de l'année écoulée. Une sécheresse sévère en Afrique de l'Ouest, région qui produit 80 % du cacao mondial, a largement contribué à la pénurie de l'offre et à la hausse des prix.
A noter que le courtier Etoro a arrêté son indice à fin avril. Or, depuis leurs records le mois dernier, les cours du cacao ont connu une sévère correction. Le contrat de juillet à New York a même chuté de près de 20% sur une seule journée le 13 mai dernier, enregistrant son plus fort repli historique depuis que les données de marchés sont compilées, soit plus de 60 ans.
Pour autant, cette baisse des cours de la matière première est en "trompe-l’œil" considère Coface dans une note publiée cette semaine, qui rappelle que les prix du cacao restent "trois fois supérieurs à leur niveau d’il y a un an et devraient y rester". D'ailleurs, "la hausse des prix des fèves de cacao, qui s'explique en partie par une frénésie spéculative sur les marchés, traduit également un déficit d’offre, problématique à moyen terme", poursuit l'expert en assurance-crédit qui prévoit une baisse de 11% de la production mondiale de fèves de cacao cette année.
L'étude pointe aussi les conditions météorologiques défavorables et les maladies des cultures comme facteur de désorganisation du marché du cacao. Ce qui est aussi le cas pour le jus d'orange dont les cours ont aussi connu un gros coup de chaud sur un an.
Le marché du jus d'orange subit aussi des pressions similaires sur l'offre en raison de maladies des cultures et d'événements climatiques extrêmes aux États-Unis, en Europe du Sud et au Brésil, avec une augmentation de 39% au cours des 12 derniers mois.
"Les conditions météorologiques extrêmes et les maladies des cultures dans les pays du Sud ont entraîné une volatilité accrue des prix de certains aliments clés du petit-déjeuner. Les récoltes de cacao, d'oranges et de café ont été les plus durement touchées au cours de la dernière année, de nombreux producteurs fonctionnant désormais à capacité réduite, se tournent vers les stocks de réserve lorsque cela est possible", explique Antoine Fraysse-Soulier, stratège des marchés mondiaux chez Etoro.
Moins de café et plus de lait
La formule petit-déjeuner la plus économique serait donc composée d'un bol de lait accompagné de tranches de pain. L'avoine, le lait ou le blé sont en effet moins chers qu'il y a un an, avec des baisses comprises entre 4% et 10%, note l'étude.
"Il est possible que la divergence spectaculaire des prix que nous observons dans les matières premières du petit-déjeuner commence à avoir un impact sur le comportement des consommateurs, étant donné que le prix de certains produits pour le petit-déjeuner, tels que le blé et le lait, diminuent et que d'autres produits, tels que le jus d'orange, le cacao et le café, atteignent des niveaux records", note Antoine Fraysse-Soulier.
* Indice simple pondéré des prix au comptant de neuf matières premières couramment utilisées pour le petit-déjeuner. Données provenant de Refinitiv au 22 avril 2024. Blé (No.2, soft Red, US$/Bushel), sucre brut (ISA, US$c/lb), cacao (ICCO, US$/MT), avoine (No.2 Milling Minneapolis, US$/Bushel), jus d'orange (Refinitiv CRB CMP), lait (Non Fat Dry Grade A), café (ICO Composite ICA, US$c/lb), porc (Bellies, 12-14lbs, Mid-US, US$/lb), thé (Medium, PF1, Kenya, US$/Kg).