(BFM Bourse) - Le conglomérat présent dans le BTP, les télécoms, les médias et les services techniques a publié une rentabilité supérieure aux attentes au premier trimestre. La consommation de trésorerie a par ailleurs été nettement réduite.

Lorsque Bouygues décide, en 2021, de racheter le très convoité Equans (Spie et Eiffage étaient aussi sur les rangs), le marché a sourcillé. Le conglomérat présent dans le BTP, les médias, les télécoms et les travaux de chaussée avait déboursé plus de 6,1 milliards d'euros pour reprendre cette ex-filiale d'Engie spécialisée dans les services multi-techniques (ventilation, chauffage, protection incendie). Le titre avait dévissé de 6% le jour de l'annonce de la promesse d'achat.

Outre le prix élevé, les analystes pointaient un chantier difficile voire herculéen pour Bouygues: remettre d'équerre la rentabilité d'Equans - autour de 2% en 2022 pour la marge opérationnelle courante d'activité - pour la rapprocher des meilleurs élèves du secteur, comme Spie (6%-7%).

Quatre ans plus tard, force est de constater que Bouygues donne matière à croire dans ce redressement. C'est encore le cas sur le premier trimestre de 2025.

Bouygues a, de janvier en mars, réalisé un chiffre d'affaires global pile en ligne avec les attentes, à 12,59 milliards d'euros. Les revenus ont progressé de 2,2% en données publiées, soutenu avant tout par la consolidation de La Poste Telecom, un opérateur télécoms virtuel racheté l'an passé. Hors effets de changes et de périmètre, le chiffre d'affaires a augmenté de 0,9%.

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La plus forte hausse du CAC 40

La rentabilité a, a contrario, pris les analystes de vitesse. Bouygues a généré un résultat opérationnel courant des activités de 69 millions d'euros, contre 26 millions d'euros un an plus tôt. Selon un consensus mis en ligne par Bouygues, les analystes tablaient sur un montant de 35 millions d'euros. La marge correspondante s'est établie à 0,5% contre 0,2% sur les trois premiers mois de 2024.

Equans a été le moteur de l'amélioration de la rentabilité. La filiale a dégagé un résultat opérationnel courant d'activité en hausse de 33% sur un an à 177 millions d'euros, tandis que la marge correspondante a progressé de 0,9 point de pourcentage à 3,8%.

"Cette amélioration souligne les progrès d'Equans et la mise en œuvre efficace du plan Perform (le plan de redressement de la rentabilité présenté début 2023 par Bouygues, NDLR) dans toutes les unités opérationnelles", note le bureau d'études indépendant Alphavalue.

De bon augure pour l'atteinte de l'objectif annuel de marge d'Equans fixé à 4%, avant 5% en 2027. Bouygues a d'ailleurs légèrement modifié sa perspective pour cette année, estimant que le taux pourrait être "possiblement légèrement supérieur" à 4%.

En dehors de la rentabilité d'Equans, Bouygues a bien réduit sa consommation de trésorerie, avec un flux de trésorerie négatif de 79 millions d'euros au premier trimestre contre un décaissement de 301 millions d'euros un an plus tôt.

Le conglomérat a, à l'issue de cette publication, confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2025 au niveau du groupe, à savoir une légère croissance du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel courant d'activité.

"Le titre devrait bien réagir à la publication et surtout au très bon flux de trésorerie libre" et les perspectives pour Equans, a écrit Oddo BHF dans une note publiée avant l'ouverture du marché.

Effectivement, l'action Bouygues grimpe de 3,6% vers 15h et signe d'assez loin la plus forte hausse du CAC 40.

Dans le même secteur, Eiffage prend 1,7% après avoir publié ses revenus du premier trimestre. La société de construction et de concessions (aéroports, autoroutes) progresse en Bourse après avoir publié une activité jugée "solide" par Stifel.