(BFM Bourse) - Aidé par un net regain d'activité en Europe, Boiron a réussi à faire croître ses revenus entre avril et juin alors que ceux-ci avaient subi un vif déclin au premier trimestre, pénalisés par le déremboursement de l'homéopathie.
Confronté à des écueils structurels (nouveau déremboursement de l'homéopathie en France depuis le 1er janvier 2021) et conjoncturels (fort recul des pathologies hivernales) au premier trimestre, ce qui s'était traduit par un plongeon de 42% de ses revenus sur la période, Boiron va mieux. Grace à une stabilisation de ses ventes en France (-0,2%) et à une nette amélioration en Europe (+31,3%), des marchés qui représentent respectivement 54,1% et 22,5% des revenus du groupe, le group rhodanien parvient à afficher une croissance de son chiffre d'affaires de 1,8% à 98,76 millions d'euros.
"La baisse des ventes de médicaments à nom commun (homéopathique) s'est fortement ralentie, essentiellement suite à un effet de base" précise le groupe, cette division ayant enregistré un recul de 17,4% de ses revenus au premier semestre 2020. Les ventes de spécialité, qui ont dépassé les ventes de produits homéopathiques depuis 2019, ont pour leur part cru de 4,8% au premier semestre 2021, "grâce à la mise sur le marché de nouveaux produits, incluant la commercialisation d'autotests antigéniques de diagnostic rapide du Sars-Cov2 par prélèvement nasal" indique Boiron.
Sur l'ensemble du semestre, le recul des revenus reste prononcé (-25,1% à 189,9 millions d'euros à taux courants), affecté par le premier trimestre "dans un contexte de déremboursement de l'homéopathie et de pandémie mondiale". Pour rappel, les produits homéopathiques ne sont de fait plus remboursés par la Sécurité sociale depuis le 1er janvier 2021 en raison de leur absence d'efficacité avérée. Leur taux de remboursement, fixé à 65% en 1984, avait déjà été ramené à 35% en 2003, à 30% en 2011, puis à 15% en 2020. Pour faire face à cette situation, le groupe n'a eu d'autre choix que de réduire drastiquement ses coûts. Douze de ses 27 établissements de préparation-distribution ont ainsi fermé au premier semestre, et le site de Montrichard, près de Tours, fermera à la fin de l'année, rappelle le laboratoire.
Grâce aux économies consécutives à ce plan de réorganisation initié en janvier, Boiron dit anticiper un résultat annuel positif. Il sera toutefois "en recul par rapport à l'année 2020, étant donné l'ampleur de la baisse d'activité connue sur le premier trimestre", prévient-il. Cette dernière va également se traduire par une perte opérationnelle sur les six premiers mois de l'année, prévient-il par ailleurs. Les résultats semestriels seront présentés le 8 septembre prochain.
Le retour à la croissance observée au deuxième trimestre surprend positivement le marché, et permet au titre Boiron de s'adjuger 7% à 42 euros vers 16h15 - soit la meilleure performance du SRD à ce stade. La performance de l'action du spécialiste français de l'homéopathie devient ainsi positive depuis le 1er janvier (+1,5%), et ce pour la première fois de l'année. Boiron affiche néanmoins toujours l'une des plus faibles capitalisations boursières parmi les groupes cotés au SBF 120, à 730 millions d'euros.
Recevez toutes les infos sur BOIRON en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email