par Julien Ponthus
PARIS (Reuters) - Faute de trouver des financements pour procéder à des acquisitions, Axa Private Equity veut se concentrer sur la gestion de son portefeuille d'entreprises et l'accompagnement de leur stratégie de croissance, déclare Bruno Ladrière, l'un des directeurs du groupe lors d'une interview accordée à Reuters.
"Quand vous parlez aux banques, elles vous disent d'envoyer votre dossier mais en pratique il n'y a pratiquement plus de financement", témoigne-t-il, précisant que le resserrement du crédit lié à la crise financière a bel et bien stoppé l'activité des fonds d'investissement à l'achat comme à la vente.
Axa PE a clôturé en juin un fonds de LBO (rachat avec effet de levier) de 1,6 milliard d'euros destiné à investir dans des entreprises de taille moyenne en France, Allemagne et Italie.
Ce fonds a d'ores et déjà investi 25% de ce montant en rachetant notamment Diana Ingrédients et Unipex, deux sociétés françaises de production d'ingrédients, ainsi que Lowenplay, un exploitant de salles de jeux en Allemagne.
L'activité a cependant chuté depuis lors.
"Sur les midcaps, le marché est quasiment gelé, nous avons eu un dossier que nous avons retiré de la vente, très peu de dossiers se débouclent aujourd'hui."
Les fonds d'investissement doivent donc prendre leur mal en patience car la situation ne semble pas prête de s'améliorer à court terme.
"On pense que l'année 2009 sera très difficile mais on n'est pas pressé, on gère notre portefeuille", indique-t-il, ajoutant que la priorité sera de se concentrer sur le suivi de gestion opérationnelle des entreprises qui doivent faire face à la crise.
La brusque augmentation des ruptures de covenants bancaires (ratios financiers à respecter par les entreprises achetées par effet de levier) n'a pas épargné Axa PE qui a notamment placé le fabricant de moteurs marins Baudouin Moteur en redressement judiciaire.
Mais si ce phénomène touche quelques entreprises sous la gestion d'Axa PE, Bruno Ladrière estime que le problème est suivi de près et touche moins son groupe que ses concurrents.
"Par rapport à pas mal de nos confrères on a peu de sociétés dans cette situation" indique-t-il, ajoutant que le fonds discute ou ne devra discuter de ce sujet avec ses banques que dans un nombre limité de cas.
L'heure est à l'optimisation de la gestion des entreprises pour passer le cap de la crise, analyse-t-il.
"On fait appel à des consultants pour aider les dirigeants à optimiser les coûts. On surveille la situation en cash des entreprises, on s'assure qu'on passera les covenants, parfois on est amené à changer ou compléter les équipes de management".
AXA Private Equity, filiale d'Axa Investment Managers (groupe Axa gère plus de 25 milliards de dollars d'actifs dans le monde.
Edité par Jean-Michel Bélot
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