par Nina Sovich et Narayanan Somasundaram
PARIS/SYDNEY (Reuters) - Axa risque de se retrouver face à un concurrent renforcé sur son marché le plus prometteur si l'américain AIG décide de coter son activité asiatique d'assurance-vie.
Depuis que le britannique Prudential a annoncé le 2 juin qu'il renonçait à débourser 35 milliards de dollars (29 milliards d'euros) pour racheter American International Assurance (AIA), le marché s'attend à ce qu'AIG introduise en Bourse ou cède sa filiale en plusieurs blocs.
Pour Axa, il s'agirait d'une rare opportunité d'acquérir une activité auprès d'un concurrent, dans un marché à fort potentiel - bien qu'en baisse pour l'instant - mais l'assureur français paraît mal positionné.
Il est handicapé par une chute de son titre en Bourse - qui a perdu 26% depuis le début de l'année - et par son opération qui traîne en longueur pour mettre la main sur les activités asiatiques de sa filiale australienne.
Axa a pour objectif de tripler la part de ses revenus tirés des marchés émergents à 15% d'ici trois à cinq ans. L'Asie apparaît donc fondamentale pour sa stratégie.
Mais son opération de rachat de minoritaires en Asie reste incertaine. "Il y a un an, le marché asiatique semblait fermé, mais maintenant le jeu est très ouvert. Je suis sûr qu'Axa adorerait y participer. Mais ils sont hors du coup", a estimé Charles Graham, analyste chez ING Financial.
La structure actionnariale d'Axa est complexe en Asie, où sa filiale Axa Asia Pacific Holdings, cotée en Australie, a un droit de veto sur toute opération en Asie.
Fin 2009, Axa a tenté de renforcer ses marges de manoeuvre en Asie en structurant un accord pour racheter les minoritaires de la filiale. Mais l'opération a accumulé les difficultés.
L'accord conclu au départ avec AMP, deuxième gérant d'actifs en Australie, a été supplanté par une offre de National Australia Bank, laquelle a rencontré des obstacles réglementaires.
"L'impulsion de conclure un accord doit venir d'Axa SA", a souligné Arjan Van Veen, analyste de Credit Suisse à Sydney. "Si les efforts de NAB ne portent pas leurs fruits, AMP peut surenchérir, mais je doute qu'ils puissent monter assez haut".
Cyril Altmeyer pour le service français, édité par Dominique Rodriguez
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