(BFM Bourse) - L'entreprise de services numériques a annoncé ce mercredi que les négociations pour céder son activité d'infogérance n'avaient pas abouti à un accord. Le groupe a par ailleurs décalé la publication de ses résultats.

C'était l'issue que beaucoup attendaient. Atos a annoncé ce mercredi qu'il ne vendra finalement pas ses activités historiques d'infogérance logées dans la division "Tech Foundations" à l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, faute d'accord.

"Les parties ne sont pas parvenues à un accord mutuel satisfaisant. Il a par conséquent été mis fin d’un commun accord aux discussions ainsi qu’à l’option de vente (put agreement), sans aucune indemnisation de part et d'autre, les parties sont libérées de toute obligation réciproque future à l’exception des obligations de confidentialité", a développé la société.

Atos continuera donc de gérer "Tech Foundation" en même temps que ses autres activités regroupées au sein de la division Eviden.

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Discussions avec Airbus

L'entreprise de services numériques était entrée en négociations exclusives en août dernier pour céder Tech Foundations à Daniel Kretinsky. En raison de la décroissance de cette activité et de sa consommation de cash, l'homme d'affaires tchèque ne devait initialement payer que 100 millions d'euros environ pour racheter ces métiers en déclin.

Mais, à la suite notamment de critiques d'actionnaires jugeant ce prix trop faible, Atos et son nouveau président du conseil d'administration, Jean-Pierre Mustier, ont tenté d'améliorer les conditions de cette cession. Selon BFM Business, Jean-Pierre Mustier voulait arriver à un prix de 500 millions d'euros quand Daniel Kretinsky ne comptait pas aller au-delà de 170 millions d'euros.

Si cette cession n'a donc pas abouti, Atos laisse la porte ouverte à une nouvelle opération de vente avec un autre acquéreur potentiel. "Atos continuera de considérer les options stratégiques qui sont dans le meilleur intérêt de ses clients, employés et actionnaires", déclare ainsi le groupe dans un communiqué.

Atos reste par ailleurs en discussions avec Airbus pour lui vendre sa division BDS ("Big data and security") qui regroupe la cybersécurité et les supercalculateurs. Les deux groupes en sont au stade des "due diligences", c'est-à-dire des vérifications préalables à toute opération.

Un cash encore dans le rouge au second semestre

Cette cession doit permettre de dégager du cash - le prix porte sur une valeur d'entreprise d'1,5 à 1,8 milliard d'euros - alors que le groupe en a désespérément besoin au vu du "mur de la dette" auquel il fait face. La société doit refinancer pour 3,65 milliards d'euros d'emprunts en 2024 et 2025.

Atos a du renoncer à une augmentation de capital et a sollicité au début du mois la désignation d'un mandataire ad hoc pour faciliter les négociations avec ses créanciers.

En plus d'avoir communiqué la fin des négociations sur la vente de Tech Foundations à Daniel Kretinsky, Atos a annoncé que la publication complète de ses résultats était reportée du 29 février au 20 mars. Ce afin de laisser du temps à ses commissaires au compte de finaliser l'audit sur la dépréciation du goodwill (la différence entre la valeur comptable d'un actif et sa valeur de marché).

Atos a toutefois livré la majeure partie de ses comptes 2023. Principal point d'attention, le cash a encore été négatif au second semestre, le groupe brûlant 109 millions d'euros de trésorerie sur les six derniers mois de 2023. Le groupe avait prévenu mi-janvier que le décaissement serait d'environ 100 millions d'euros. Sur l'ensemble de 2023, Atos a brûlé au total 1,08 milliard d'euros de cash. A fin 2023, sa dette nette s'établissait à 2,23 milliards d'euros.

Concernant les résultats à proprement parler, Atos a dégagé en 2023 une croissance de 0,4% en données comparables, tandis que sa marge opérationnelle s'est inscrite à 4,4% contre 3,1% un an plus tôt.

A la Bourse de Paris, l'action Atos perd 4,2% en début de séance.