(BFM Bourse) - Le groupe néerlandais a dépassé le spécialiste du luxe en termes de capitalisation boursière, mercredi, selon les données d'Euronext.
Le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk avait déjà ôté à LVMH sa couronne de premier groupe européen en Bourse l'an dernier. Une autre société est désormais passée devant le groupe de luxe de Bernard Arnault: le néerlandais ASML.
La star de la Bourse d'Amsterdam a affiché une capitalisation boursière de 377,05 milliards d'euros à la clôture de mercredi soir, contre 376,407 milliards d'euros pour LVMH, selon les données d'Euronext.
Ce jeudi, la société batave consolide pour l'heure son avance avec une progression de 2,4% vers 10h25 à 386,6 milliards d'euros tandis que LVMH prend 1,5% à 381,7 milliards d'euros.
Ce changement de hiérarchie n'est pas tant dû aux performances de LVMH, qui se comporte correctement en Bourse (+4% depuis le début de l'année), qu'à l'ascension impressionnante d'ASML.
Depuis le 1er janvier, la société néerlandaise s'est adjugée 41,26% en Bourse et son cours a bondi de plus de 450% en cinq ans.
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Merci TSMC
Si ASML est rattaché à l'univers des semi-conducteurs, la société batave ne produit pas des puces à proprement parler. ASML conçoit des machines utilisées pour la photolithographie, une technologie indispensable à la création de semi-conducteurs. Comme l'explique Morningstar, il s'agit d'un "processus dans lequel une source de lumière est utilisée pour exposer les motifs d’un circuit intégré sur une tranche de silicium ("wafer") à partir d'un photomasque". Ces faisceaux de lumière permettent ainsi de créer des minuscules circuits sur les puces informatiques.
Avec l'envolée des applications de semi-conducteurs (due par exemple à l'essor de la 5G, du véhicule électrique ou au développement des objets connectés) la demande a évidemment fortement progressé ces dernières années pour ASML.
Les produits du groupe néerlandais sont ainsi achetés par les principaux acteurs des semi-conducteurs tels que Samsung Electronic, Intel et le fondeur taïwanais TSMC. D'ailleurs, le cours d'ASML a bondi de 8% mercredi, et cette hausse est peut-être liée à des commentaires sur une commande de TSMC.
"Plusieurs éléments ont déclenché cette évolution, notamment la nouvelle selon laquelle le fabricant d'équipements pour semi-conducteurs ASML livrera cette année à TSMC sa machine de fabrication de puces la plus perfectionnée", note Deutsche Bank.
Investopedia a cité des notes d'analystes qui rapportaient des propos du directeur financier, Roger Dassen, indiquant que des conclusions commerciales avec le plus grand fondeur de puces au monde étaient proches d'aboutir. La première machine que pourrait recevoir TSMC d'ici à la fin de l'année affiche un prix de 350 millions de dollars par pièce, selon Bloomberg.
De grosses commandes à venir
Ce qui a de quoi rassurer les investisseurs sur les futures ventes du groupe, alors qu'ASML avait chuté en avril dernier en Bourse à la suite de prises de commandes décevantes. "Des commandes importantes sont attendues au cours des prochains trimestres", a déclaré Janardan Menon, analyste chez Jefferies, cité par Bloomberg.
"Nous apprécions ASML, car nous pensons que les commandes EUV de TSMC et d'autres acteurs du secteur des mémoires (à semi-conducteurs, NDLR) devraient se concrétiser au cours des prochains trimestres. La société a besoin de plus de 5 milliards d'euros de commandes par trimestre pour atteindre le haut de la fourchette des prévisions pour 2025 (40 milliards d'euros de revenus)", a de son côté écrit UBS dans une note publiée mi-mai.
Les outils de lithographie "EUV" (par rayonnement ultra-violet extrême) constituent la nouvelle génération de produits de la société. Selon le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), ce procédé permet de tracer des motifs plus fins pour traiter toujours plus d'informations, avec une longueur d'onde réduite. Et donc in fine de permettre la production de puces plus puissantes.
Ce sont les commandes sur ce segment qui avaient plus particulièrement déçu lors de la publication des résultats trimestriels de la société, en avril dernier.
De son côté, LVMH doit composer avec les craintes persistantes d'un ralentissement de la demande de produits de luxe. "Les données relatives aux produits 'soft luxury' (la maroquinerie et les vêtements par opposition au 'hard luxury' qui englobe la joaillerie et les montres, NDLR) restent peu engageantes, les tendances du trafic sur les sites web étant relativement faibles", notait Royal Bank of Canada, mercredi. LVMH fait toutefois parie des valeurs préférées de la banque canadienne dans le luxe.
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