par Benjamin Mallet et Marie Maitre
PARIS (Reuters) - Un conseil de surveillance d'Areva doit arrêter ce mardi les modalités du plan de refinancement du groupe nucléaire français qui inclura probablement une augmentation de capital et une mise en vente de son pôle Transmission et Distribution (T&D).
Areva a fait savoir que son conseil de surveillance se réunirait mardi matin et qu'un communiqué serait diffusé après-Bourse. Le plan doit permettre de répondre à ses besoins de financement, estimés à 11 milliards d'euros d'ici à 2011.
Il comprendra probablement une augmentation voire une ouverture du capital d'Areva, détenu à près de 91% par l'Etat français, ont indiqué à Reuters des sources proches du dossier. Pour plus de détails, cliquer sur .
Le Financial Times écrivait vendredi dernier que le gouvernement français envisageait de vendre 15% du capital d'Areva à des partenaires stratégiques en Asie, au Moyen-Orient et ailleurs pour lever près de deux milliards d'euros.
Le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) - qui a déjà noué un partenariat avec Areva pour commercialiser des réacteurs nucléaires de taille moyenne et la fourniture de combustible -, a fait savoir vendredi qu'il n'avait pas reçu d'offre de la France mais qu'il examinerait la question s'il était sollicité.
Des fonds des pays du Golfe - Abou Dhabi, le Qatar et le Koweït sont cités - pourraient eux aussi s'intéresser à une éventuelle augmentation de capital d'Areva.
Total, qui s'est allié à Areva et GDF Suez pour proposer des réacteurs de nouvelle génération EPR à Abou Dhabi, a indiqué ces derniers mois qu'il se satisfaisait de sa participation de 1% au capital du groupe nucléaire mais des articles de presse ont rapporté que la compagnie pétrolière pourrait envisager de l'accroître jusqu'à un niveau de 5%.
CESSIONS DE PARTICIPATIONS EN VUE
Une augmentation du capital d'Areva répondrait à une demande de longue date de la présidente du directoire du groupe, Anne Lauvergeon, mais s'accompagnerait également d'une cession de l'activité T&D - qu'elle avait exclue en février avant que l'Etat ne demande à Areva de réfléchir à une telle opération.
Le pôle T&D a enregistré en 2008 un résultat opérationnel de 560 millions d'euros, en hausse de 41,1%, pour un taux de marge opérationnelle qui a atteint 11,1% du chiffre d'affaires, en progression de 1,9 point par rapport à 2007. Sa valeur est estimée par les analystes entre 3 et 5 milliards d'euros.
Alstom, qui avait dû céder T&D à Areva en 2004 pour près de 900 millions d'euros à la suite d'une injonction de la Commission européenne, a d'ores et déjà indiqué qu'il pourrait envisager un rachat de cette activité si elle était mise en vente.
L'allemand Siemens a également fait part de son intérêt pour Areva T&D, tandis que le français Schneider et les fonds Axa Private Equity et CVC Capital sont eux aussi cités comme des candidats potentiels au rachat de cette activité.
La cession de participations minoritaires d'Areva dans des sociétés cotées ainsi qu'un recours à l'emprunt devraient venir compléter le schéma de financement du groupe.
A fin 2008, Areva détenait 26% d'Eramet, 11,4% de STMicroelectronics, 7% de Safran, 1,4% de Suez Environnement, 1,2% de GDF Suez et 0,3% de Total.
Les besoins financiers d'Areva, particulièrement importants dans les mines, se sont encore accrus ces derniers mois avec l'annonce de la vente au groupe par Siemens des 34% qu'il détenait dans Areva NP, leur filiale commune de réacteurs, évalués à 2 milliards d'euros à fin 2007.
Edité par Jean-Michel Bélot
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