(BFM Bourse) - La banque américaine a relevé à l'achat son conseil sur Apple, l'établissement jugeant que les utilisateurs changeront leur iPhone pour des modèles plus récents qui intégreront des fonctionnalités d'intelligence artificielle générative. Elle considère également que les risques juridiques pour le groupe sont gérables.
Apple connaît un début d'année difficile, qui voit le groupe sous-performer les autres membres des "sept magnifiques de Wall Street" (qui comprend aussi Amazon, Alphabet, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla).
Le groupe à la pomme a pâti de ventes en berne en Chine au début de l'année, de risques d'ouverture d'une enquête antitrust aux Etats-Unis, ou encore de notes d'analystes peu convaincus. À titre d'exemple, Barclays, qui est passée à "sous-pondérer" sur l'action, équivalent de "vendre", table sur une faible demande pour l'iPhone 15 comme pour le futur et hypothétique iPhone 16.
Cette mauvaise passe a d'ailleurs amené Apple à céder la semaine dernière sa couronne de première capitalisation boursière mondiale au profit de Microsoft, qui de son côté surfe davantage sur la vague de l'intelligence artificielle (IA) générative, au cœur des robots conversationnels comme ChatGPT, et l'une des grandes tendances du marché l'an passé.
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Cycle de remplacement des iPhone
Jeudi, Bank of America a quelque peu volé au secours du groupe de Cupertino, en relevant son conseil de "neutre" à "acheter" tout en rehaussant son objectif de cours à 225 dollars contre 208 dollars. Ce qui a soutenu Apple, qui a terminé en hausse de 3,26% à Wall Street à 188,69 dollars, jeudi soir.
Invitant les investisseurs à regarder au-delà du court terme, la banque américaine a listé de nombreuses raisons l'amenant à se montrer plus optimiste sur la valeur.
Premièrement, Bank of America, à rebours de Barclays, estime qu'Apple bénéficiera sur les iPhone d'un "multi-year upgrade cycle", c'est-à-dire qu'au cours des prochaines années les possesseurs d'iPhone achèteront de nouveaux appareils pour remplacer un modèle plus ancien. Selon une enquête menée par la banque, une partie encore très importante des utilisateurs du smartphone d'Apple possèdent à l'heure actuelle un iPhone 12 ou même un modèle plus vieux (plus de la moitié des utilisateurs de l'enquête).
"Selon nous, cela suggère qu'Apple devrait continuer à bénéficier d'une demande d"'upgrade' de la part des propriétaires d'appareils plus anciens, d'autant plus que les applications basées sur l'IA nécessiteront des processeurs plus puissants", explique Bank of America.
Surtout que, selon elle, Apple inclura à l'avenir des nouvelles fonctionnalités liées à l'IA via le lancement du système d'exploitation iOS 18 (iOS 17 est la version la plus récente en service actuellement).
Le groupe investira notamment dans l'IA générative, considère la banque. Et à partir de l'iPhone 16, Apple pourrait "passer progressivement de l'optimisation de l'IA avec des ressources dédiées limitées à la maximisation de l'IA avec du matériel dédié", explique-t-elle. Bank of America estime que le groupe américain pourrait s'inspirer des éléments présents dans le Galaxy S24 de Samsung, comme un assistant à la transcription d'enregistrements, de la traduction en temps réel ou encore des outils d'édition photo carburant à l'IA (entre autres exemples).
Vision Pro aussi fort que les iPad?
Autre point intéressant évoqué par la banque: l'impact du casque de réalité mixte Vision Pro dévoilé à l'automne dernier par Apple. Si ce casque n'a pas franchement ému le marché, la banque juge que cet appareil a le potentiel pour contribuer autant et même davantage aux revenus du groupe que l'iPad, même si elle n'a pas retenu d'important impact, dans l'immédiat, pour l'exercice s'achevant en fin septembre 2024.
Bank of America estime aussi que si Apple fait face à plusieurs menaces juridiques en Europe et aux Etats-Unis, ces sujets sont "gérables" pour la société de Tim Cook. Concernant la compétition accrue en Chine de la part de Huawei et Samsung, la banque estime que Huawei pourrait regagner des ventes au détriment d'Apple dans les années à venir. "Selon nous, Apple a la possibilité de compenser ce manque d'unités par des ventes dans d'autres régions, ou en en baissant le prix de l'iPhone en Chine", avance-t-il.
D'autres facteurs incitent Bank of America à relever Apple à l'achat. La banque table sur une plus forte croissance de la lucrative division services du groupe (Apple Pay, Apple Music, Apple TV+ et surtout l'App store) car la société arrivera davantage à monétiser via ces services sa base d'appareils installés. Elle considère également que le retour aux actionnaires restera solide, via des dividendes et des rachats d'actions. De plus, Apple a nettement sous-performé les grands groupes de tech et le S&P 500 depuis juillet dernier, ce qui suggère "que beaucoup de risques sont embarqués" dans les attentes du marché, conclut Bank of America.
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